Puisque le gouvernement souhaite une attribution rapide des fréquences mobiles dans la bande 700 MHz constituant le deuxième dividende numérique, alors que les opérateurs en sont toujours à digérer le premier, le nouveau président de l'Arcep, Sébastien Soriano, se trouve directement au coeur de ce dossier hautement stratégique.

Auditionné par le Sénat, il a expliqué sa ligne de conduite en fonction d'une décision déjà validée concernant un processus d'attribution qui doit être réalisé au mois de décembre 2015 avant un transfert des fréquences à partir de 2017, ou un peu avant selon les besoins.

L'Arcep a déjà lancé une consultation publique sur le sujet au mois de décembre afin de recueillir les avis des acteurs du marché sur les modalités et l'organisation de l'enchère mais le régulateur va devoir composer avec les difficultés du dossier, à commencer par un calendrier resserré (l'attribution était initialement attendue pour 2019).

Sébastien Soriano estime qu'il n'est "pas intenable"...mais ne dépend pas totalement des décisions de l'Arcep. Il a rappelé que le gouvernement doit toujours fixer le prix de la redevance que les opérateurs devront verser pour pouvoir exploiter les nouvelles fréquences.

Il a également souligné la difficulté représentée par des fréquences louées par les opérateurs dès fin 2015 pour plusieurs milliards d'euros mais qui ne seront pas accessibles avant fin 2017 et dont la plupart n'ont pas un besoin immédiat alors qu'ils sont occupés à bâtir une couverture 4G sur les bandes 800 MHz et 2600 MHz précédemment obtenues.

Si Free Mobile a soif des nouvelles fréquences mises à disposition, ce n'est pas le cas des autres opérateurs qui ont lourdement investi dans l'enchère précédente (Free Mobile beaucoup moins). Sébastien Soriano veut donc faire en sorte que le régulateur puisse pleinement jouer son rôle d'arbitre : "nous serons vigilants à l'équilibre global. Il n'y a pas de plan visant à favoriser tel ou tel acteur".

Source : Les Echos