Pour créer des batteries capables de fournir de l'énergie durant des dizaines, voire des centaines d'années, les chercheurs se tournent vers le nucléaire qui pourrait devenir une solution de choix dans de futurs dispositifs devant être alimentés sur des temps très longs.
S'il ne s'agit pas (encore) d'intégrer un réacteur nucléaire miniaturisé, les approches actuelles s'appuient sur la désintégration radioactive. Les éléments radioactifs tendent naturellement à se scinder en éléments plus stables et cette décomposition naturelle est mesurée par la demi-vie de l'élément, représentant le temps nécessaire pour que la moitié d'un échantillon se soit décomposé.
La firme chinoise Betavolt s'était illustrée en début d'année en annonçant une première batterie "nucléaire" miniaturisée utilisant du Ni-63 (isotope du Nickel) pour assurer jusqu'à 50 ans d'énergie.
Le Carbone-14 transformé en diamant
Une équipe de chercheurs de l'Université de Bristol annonce pour sa part avoir développer la première batterie au Carbone-14 qui pourra assurer en principe une autonomie...de plusieurs milliers d'années !
La demi-vie du Carbone-14 étant de 5700 ans, cet élément peut fournir de petites quantités d'énergie (quelques microWatts) sur des temps très longs qu'il faut ensuite pouvoir canaliser et homogénéiser.
Echantillon de batterie au diamant
Elle utilise elle aussi le principe de désintégration naturelle des isotopes en passant par du Carbone-14 arrangé en diamant. Bio-compatible, cette batterie au diamant pourrait être utilisée dans des implants médicaux dont il ne serait plus nécessaire de remplacer régulièrement la source d'énergie.
Son atout est que l'on ne force pas la réaction naturelle. Elle ne peut pas s'emballer, contrairement au principe de la fission des réacteurs nucléaires, et ne nécessite pas de grosse infrastructure pour la maîtriser.
Une source d'énergie faible mais durable
L'autre avantage est d'une telle batterie est très résistante aux environnements difficiles (pression, température), sur Terre et dans l'espace. Elle pourrait être utilisée pour les équipements dont il serait difficile de remplacer les batteries.
Voyager-1, alimentée par un moteur à décomposition radioactive
Les moteurs à désintégration nucléaire sont déjà utilisés depuis des dizaines d'années dans les missions spatiales, le meilleur exemple étant celui des sondes Voyager dont la source au plutonium est toujours active depuis leur décollage il y a près de 50 ans, tout en évoluant à des distances de 20 à 24 milliards de kilomètres de la Terre.
Domestiquée pour des usages industriels et grand public, la technologie pourrait avoir des débouchés dans de très nombreux domaines alors que se multiplient capteurs, implants et autres dispositifs distants nécessitant une source d'énergie autonome.