Le géant américain Boeing fait face à une crise sociale d’envergure sur ses sites spécialisés dans les avions de combat. Plus de 3 200 employés syndiqués de la région de Saint-Louis ont repoussé la dernière offre de la direction, ouvrant la voie à un arrêt complet de la production dès le 3 août.

Malgré une proposition d’augmentation de salaire de 20 % sur quatre ans et plusieurs avantages, la base syndicale rejette l’accord et fustige un manque de reconnaissance. En jeu : la fabrication stratégique du F-47, le chasseur sur lequel l’US Air Force mise son avenir.

Échec des négociations et radicalisation syndicale

Le dimanche 27 juillet 2025, les machinistes et ouvriers de Boeing, membres de l’International Association of Machinists (IAM District 837), ont massivement rejeté le contrat proposé par leur employeur, jugeant les avancées insuffisantes face à l’inflation et à leur niveau d’implication sur la chaîne militaire.

L’offre, jugée « la plus généreuse jamais présentée » par la direction, comprenait :

  • 20 % de hausse salariale étalée sur quatre ans
  • Prime de ratification de 5 000 dollars
  • Allongement des congés payés et des jours de maladie

Mais un message fort a été adressé par les salariés : « La proposition de Boeing ne répond pas aux priorités ni aux sacrifices consentis par cette main-d’œuvre qualifiée », a tranché leur syndicat. Ce dernier déplore le manque de garanties sur les retraites et sur la sécurisation de l’emploi.

La fabrication du F-47, enjeu décisif pour la Défense américaine

Le site de Saint-Louis et ses satellites dans le Missouri et l’Illinois constituent le cœur industriel du programme F-47, le nouvel avion de domination aérienne appelé à remplacer le F-22 en offrant une grande polyvalence. Initié en mars 2025, ce projet représente une priorité pour l’US Air Force, soucieuse de rester en tête de la compétition aérienne mondiale.

avion combat f-47 furtif rendu

Un arrêt du travail retarderait la livraison des premiers exemplaires, mettant à mal le calendrier du Pentagone et risquant d’ouvrir des failles dans la chaîne d’approvisionnement militaire américaine. Le précédent de 2024 pèse lourd dans les esprits : des conflits similaires avaient déjà causé des semaines d’arrêt et de lourds retards sur les autres programmes stratégiques.

Boeing sous tension : répétition des crises et image fragilisée

Le contexte de cette grève est aggravé par la succession de difficultés industrielles traversées par Boeing ces dernières années : défauts techniques, retards, réputation entamée.

Le constructeur n’a pas fini de payer le prix des précédentes paralysies, dont une grève prolongée en 2024 qui avait réduit la production annuelle d’avions de défense de façon spectaculaire. Face à la répétition des mobilisations, la direction affirme qu’« aucune autre discussion n’est prévue avec le syndicat : nous nous concentrons sur les préparatifs en vue d’une grève ».

Boeing F-47 furtif caracteristiques

Cette incertitude pèse lourd sur toute la filière aéronautique américaine, confrontée à la nécessité de fournir des appareils neufs en temps et en heure et pressée par l'administration Trump pour faire voler les premiers exemplaires du F-47 avant la fin du mandat présidentiel, c'est à dire en 2028...à moins que Donald Trump ne parvienne à obtenir un troisième mandat.

Quelles suites possibles pour le bras de fer social ?

Si aucun compromis n’est trouvé avant l’expiration du contrat en vigueur, la grève deviendra effective dès le 3 août. Boeing a activé un plan d’urgence pour limiter l’impact, mais le syndicat se montre déterminé à tenir sa ligne. La situation pourrait durer plusieurs semaines et pousser la direction à faire un effort supplémentaire sur les conditions de travail.

Derrière ce bras de fer social, c’est toute la chaîne de production d’avions de chasse qui se retrouve suspendue au bon vouloir d’un dialogue social tendu. Les prochaines semaines seront déterminantes pour Boeing, ses ouvriers et l’avenir de la défense aérienne américaine qui cherche un successeur au F-35, l'un des avions de chasse les plus vendus au monde.

La crise intervient alors que la Chine a malicieusement évoqué l'existence de son propre avion furtif J-35 en montrant à la télévision nationale ses chaînes de production, signalant sa mise en service imminente.