Le 3 juillet 2025, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a mis en demeure Booking.com. La plateforme a jusqu'au 31 décembre 2025 pour modifier ses contrats avec les hôteliers français.

En cas de manquement, le géant de la réservation en ligne, dont la maison mère est aux Pays-Bas, s'expose à une astreinte financière journalière pouvant atteindre la somme de 69,35 millions d'euros.

Un déséquilibre manifeste

Au cœur du problème se trouvent les conditions générales de prestations (CGP) imposées par la plateforme. Selon la Répression des fraudes, ces contrats contiennent des clauses manifestement déséquilibrées au détriment des professionnels français.

Le principal grief est le fait d'entraver la liberté commerciale et tarifaire des hôteliers. Ces derniers se sentent pris en étau. Au Figaro, le propriétaire d'un établissement au Verdon-sur-Mer explique : « Au départ, l'idée était géniale, avec des commissions raisonnables, de 6 à 8 %. Puis ils sont devenus de plus en plus gourmands, pour atteindre 15 % environ. »

Il ajoute : « Ce qui pose problème, ce sont leurs conditions de plus en plus dures pour l'hôtelier, où le client a toujours raison. »

Le règlement P2B bafoué

L'injonction s'appuie sur le code de commerce français, mais aussi sur une législation européenne. Le règlement P2B vise à garantir plus d'équité et de transparence entre les plateformes d'intermédiation et leurs entreprises utilisatrices.

La DGCCRF pointe plusieurs manquements de Booking.com à cette règle. La liste comprend des conditions générales qui manquent de clarté, une absence de communication sur les canaux de distribution affiliés, ou encore des modifications de contrat sans préavis suffisant.

La plateforme doit aussi décrire précisément les paramètres qui déterminent le classement des offres, chose qu'elle ne ferait pas correctement.

Booking

Une victoire pour les professionnels

L'organisation professionnelle UMIH (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie) salue une « avancée significative vers un rééquilibrage des relations entre les plateformes numériques et les professionnels du tourisme ».

De son côté, Booking.com a réagi en indiquant être « en désaccord avec les conclusions de l'enquête », mais assure travailler activement pour « dissiper toutes les préoccupations » et avoir « collaboré étroitement avec la DGCCRF ».