En accordant à Bouygues Telecom le droit d'exploiter la bande 2G 1800 MHz pour des services mobiles 4G dès le mois d'octobre 2013, même si ce dernier devra restituer une partie des fréquences et payer un lourd tribut, l'Arcep récuse le lobbying intense de la concurrence qui voulait retarder cette échéance et concentrer les efforts sur les bandes 4G "officielles" 800 MHz et 2600 MHz.
Le troisième opérateur mobile obtient gain de cause en surfant sur la tendance à la déspécialisation des bandes de fréquences qui à terme ne seront plus consacrées à une technologie mobile en particulier, ce qui permet de dégager de nouvelles ressources spectrales rapidement.
Conséquence logique, cette perspective enthousiasme les investisseurs, faisant progresser le cours en bourse de Bouygues Telecom de 7% ce matin, à 23,94 €, alors que le marché est plutôt atone, voire en léger recul, tandis que France Telecom perd 1%, SFR presque 3% et que Free reste stable.
Ces opérateurs n'ont d'ailleurs pas tardé à se manifester, SFR "s'interroge[ant] sur l'existence d'une rupture de l'égalité entre opérateurs si cette décision venait à être mise en oeuvre" et se disant déjà prêt à riposter juridiquement si c'était le cas.
Orange n'est pas plus tendre et souligne la distorsion de concurrence créée par cette situation qui permet à Bouygues Telecom de déployer une couverture 4G à moindre frais. On peut déjà sans doute s'attendre à des recours pour freiner cette décision, au moins jusqu'à ce que ces opérateurs soient aussi en mesure d'en profiter.
Chez Bouygues Telecom, on a le triomphe modeste et on indique que l'on décidera de l'exploitation de cette bande dans les prochains jours, puisque l'opérateur dispose d'un mois pour se rétracter éventuellement.