L'opération est officiellement en cours depuis le début de l'année mais elle a connu des retards et des discussions prolongées. L'opérateur Bouygues Telecom avait annoncé son intention de racheter La Poste Telecom (qui gère l'opérateur La Poste Mobile), détenue à 51% par La Poste et 49% par SFR.
Dotée de 2,3 millions de clients et cinquième opérateur en France, La Poste Mobile, opérateur virtuel, représenterait une belle prise pour l'opérateur du groupe Bouygues qui souhaite l'acquérir pour 950 millions d'euros.
La transaction vient d'être validée dans son principe par l'Autorité de la Concurrence qui, après examen du dossier, estime qu'elle ne constitue pas un risque pour le jeu de la concurrence.
L'Autorité de la concurrence valide
Sa décision se fonde sur "les parts de marché limitées de La Poste Telecom" et en tenant compte "de la concurrence exercée principalement par les MNO concurrents de Bouygues Telecom : Orange, SFR et Free".
Elle estime en outre que Bouygues Telecom ne risque pas de dégrader ou refuser l'accès à son réseau aux opérateurs virtuels (MVNO) concurrents de la Poste. Pour rappel, les MVNO n'ont pas de réseau physique propre et doivent louer des accès aux opérateurs telecom.
Par ailleurs, la plupart des opérateurs virtuels actuels tendent à occuper des niches (appels vers d'autres continents, spécialisation séniors ou frontaliers...) et le rachat de La Poste Telecom n'impactera pas sensiblement leur activité.
Le groupe La Poste conservera les droits de marque et la gestion de sa distribution dans les bureaux de poste, maintenant ainsi la visibilité de La Poste Mobile, notamment dans les territoires ruraux.
L'accord de SFR encore nécessaire
Mais pour valider totalement la transaction, il reste un élément à surmonter : obtenir l'accord de SFR, détenteur de 49% du contrôle de La Poste Telecom. L'opérateur au carré rouge a un accord de fourniture d'accès à son réseau jusqu'en 2026 et peut exercer un droit de préemption sur les parts mises en vente.
Les négociations ne sont pas de tout repos et peuvent influer sur la date de finalisation de l'accord même si tout semble indiquer que Bouygues Telecom pourra aller au bout de sa démarche de rachat de La Poste Telecom.
SFR n'a en effet pas montré jusqu'à présent d'intention d'exercer son droit de préemption. Le contexte actuel est compliqué pour l'opérateur qui a perdu du terrain et doit continuer de faire face au poids d'une dette écrasante que sa maison-mère Altice ne parvient pas à juguler.