Le constructeur chinois BYD intensifie ses efforts dans la conduite autonome de niveau 3. Après avoir accumulé plus de 150 000 km de tests en conditions réelles à Shenzhen, le leader du véhicule électrique se positionne dans un marché chinois en pleine ébullition réglementaire, où certains concurrents ont déjà obtenu des licences nationales.

Alors que le paysage automobile chinois se redessine autour des technologies d'assistance à la conduite, le gouvernement a récemment posé un jalon majeur. Le Ministère de l'Industrie et des Technologies de l'Information (MIIT) a en effet accordé les toutes premières licences pour des véhicules de niveau 3, considérés comme « mains libres », aux modèles Deepal SL03 de Changan et Alpha S d'Arcfox.

Ce signal d'ouverture réglementaire a mis en branle l'ensemble de l'industrie, forçant chaque acteur à dévoiler sa stratégie. Après avoir largement adopté l'électrique, le marché chinois se prépare ainsi à l'évolution suivante de la conduite autonome.

BYD passe à l'offensive : 150 000 km de tests à Shenzhen

Face à cette avancée, la réaction de BYD ne s'est pas fait attendre. Le constructeur, basé à Shenzhen, a confirmé avoir lancé un programme de tests internes à grande échelle pour ses propres systèmes L3 prêts pour la production en série.

Cette initiative est menée en étroite collaboration avec les autorités des transports de la ville, un avantage stratégique pour l'entreprise.

BYD 08

L'entreprise a déjà validé plus de 150 000 kilomètres de conduite en conditions réelles sur les autoroutes et voies rapides de la région. Ces essais couvrent un large éventail de scénarios complexes, incluant la conduite de nuit, sous la pluie ou encore à proximité de zones de travaux. Pour l'instant, aucune date précise n'a été communiquée pour le début de la production en série de ces véhicules.

Une course à l'homologation déjà bien engagée ?

L'annonce de BYD s'inscrit dans un contexte de concurrence particulièrement active. Si Changan et Arcfox sont les premiers à avoir obtenu une approbation nationale, d'autres acteurs majeurs ne sont pas en reste.

Des constructeurs comme Xpeng à Guangzhou et Li Auto à Pékin ont également obtenu des permis de test locaux pour leur technologie de conduite autonome L3.

BYD atto 3

Il est crucial de distinguer ces permis locaux des homologations nationales. Les tests régionaux permettent de collecter des données précieuses en conditions réelles, mais ne constituent pas une autorisation de mise sur le marché.

De son côté, Huawei, via son alliance HIMA, mène aussi des essais internes à Shenzhen, confirmant que la bataille pour la maîtrise de la conduite autonome ne fait que commencer.

Quel cadre réglementaire pour l'avenir de la conduite autonome ?

Cette multiplication des initiatives s'opère sous l'œil attentif des autorités chinoises. Le MIIT, en collaboration avec d'autres ministères, a mis en place un programme pilote national pour l'accès au marché des véhicules connectés et autonomes. Neuf entreprises, dont BYD, Nio et SAIC, ont été sélectionnées pour y participer dès 2024.

L'objectif de ce programme est d'établir un cadre réglementaire et technique unifié et sécurisé. Les régulateurs ont bien précisé que l'inclusion dans ce programme ne valait pas autorisation de commercialisation.

Les essais actuels, qu'ils soient locaux ou nationaux, serviront à affiner les standards avant d'envisager un déploiement à plus grande échelle, laissant en suspens la question du calendrier exact de la démocratisation de ces technologies.

Source : CarNewsChina