Les autorités brésiliennes ont suspendu une partie des activités d’un chantier de BYD, géant chinois des voitures électriques, après la découverte de conditions de travail "proches de l'esclavage" pour plus de 160 ouvriers chinois. Ces travailleurs, employés sur le site de construction de la plus grande usine BYD (Bǐyàdí, ou comme l'indique le slogan de la marque "Build Your Dreams" pour "Construisez vos rêves) en dehors de l’Asie, située à Camaçari (état de Bahia), étaient hébergés dans des conditions précaires, avec des accusations de travail forcé et de rétention de passeports.
Des conditions de vie alarmantes
Selon le Ministère public du Travail (MPT) de Bahia, les ouvriers vivaient dans des logements insalubres, certains dormaient sans matelas et un seul cabinet de toilette était disponible pour 31 personnes. Les travailleurs ont également développé des problèmes cutanés dus à des expositions prolongées au soleil.
Le MPT a aussi dénoncé des pratiques de retenue abusive de salaires, 60 % étant confisqués par l’employeur tandis que les 40 % restants étaient versés en monnaie chinoise.
Le chantier de la nouvelle usine de voitures électriques de BYD à Camaçari
Crédits : Reuters / Adriano Machado
BYD se dissocie de son sous-traitant
En réaction, la filiale brésilienne de BYD a annoncé la rupture immédiate de son contrat avec Jinjiang Construction Brazil Ltda, responsable des travaux. Elle a également affirmé avoir transféré les 163 travailleurs dans des hôtels locaux, tout en réaffirmant son engagement envers le respect des lois brésiliennes et des droits humains.
Une audience sera prochainement organisée pour que BYD et Jinjiang présentent des solutions visant à régulariser les infractions constatées. De son côté, le gouvernement chinois, via son ministère des Affaires étrangères, a déclaré collaborer avec les autorités brésiliennes pour vérifier la situation et s’assurer du respect des droits des travailleurs.