La rupture de deux câbles sous-marins en Mer Baltique à quelques heures d'intervalle a réactivé les inquiétudes autour de possibles actions malveillantes sur ces infrastructures sensibles destinées à faire transiter les données de l'Internet.
S'il peut toujours s'agir d'un accident, la thèse du sabotage n'est pas toujours écartée pour autant. Un grand exercice de l'OTAN ayant démarré en Finlande à proximité de la frontière russe pourrait être par exemple à l'origine d'une réponse de la Russie.
Russie ou Chine ?
C'est pourtant un navire chinois, certes parti d'un port russe, qui a été repéré dans les zones des câbles sous-marins au moment de leur rupture. Le vraquier Yi Peng 3 a rapidement fait l'objet d'une surveillance accrue et s'est depuis mis à l'arrêt dans les eaux internationales.
Cherchant toujours à comprendre l'origine des dégâts sur les câbles de fibre optique, les autorités suédoises demandent désormais à ce que le Yi Peng 3 rejoigne les eaux territoriales de la Suède pour poursuivre l'investigation.
Les autorités de plusieurs pays européens concernés, Suède, Danemark et Finlande, souhaiteraient monter à bord du navire et son déplacement dans les eaux territoriales suédoises simplifieraient les démarches.
L'Europe en alerte
Sans porter d'accusation directe, le gouvernement suédois indique avoir pris contact avec le navire et les autorités chinoises pour tenter d'avancer sur ce dossier. Le Financial Times note que si le suspect naturel reste la Russie, cela fait deux fois qu'un navire chinois est suspecté d'avoir endommagé les infrastructures sous-marines.
C-Lion1, l'un des câbles sous-marins coupés
(credit : Dirk1981 - Wikipedia - CC-BY-SA 2.0)
Fin 2023, un porte-conteneur chinois avait abîmé un gazoduc et plusieurs câbles sous-marins en laissant traîner une ancre sur le fond marin durant une tempête. La même cause pourrait concerner le Yi Peng 3, d'autant plus que les médias locaux ont montré qu'une des ancres du navire semblait endommagée.
Parallèlement, les autorités d'Europe du Nord ont indiqué qu'elles allaient prendre des mesures pour intercepter plus rapidement les navires suspects en cas de nouveaux incidents.