L'essor de l'intelligence artificielle passe essentiellement par les GPU et accélérateurs graphiques dédiés, ce qui fait la fortune actuelle de Nvidia grâce à une présence précoce sur ce segment.
La firme Cerebras propose pour sa part une autre approche reposant sur le principe de la puce sur wafer. Là où les puces sont généralement découpées du wafer sur lesquelles elles sont gravées et ramenées à des unités séparées, elles restent réunies dans le cas du WSE (Wafer Scale Engine) de Cerebras après ajout d'une couche de communication et de mémoire.
Une autre approche pour les puces de traitement IA
Le wafer devient un processeur entier géant avec des centaines de milliers de coeurs travaillant à l'unisson. Dans sa troisième génération, le WSE-3 embarque ainsi quelque 900 000 coeurs gravés en 5 nm, représentant 4000 milliards de transistors réunis sur une même couche de silicium. Tout cela essentiellement pour de l'entraînement IA !
En comparaison, l'accélérateur Nvidia H100, coqueluche des géants de l'IA, comprend 80 milliards de transistors. Cerebras mise sur ce changement d'échelle pour faire la différence et permettre de créer des supercalculateurs IA rapidement.
Elle prépare d'ailleurs un ensemble de six supercalculateurs IA Condor Galaxy qui pourront être interconnectés pour délivrer une puissance de traitement faramineuse (36 exaflops en précision FP16).
Pour le moment, Cerebras perd plutôt de l'argent (-66 millions de dollars sur le premier semestre de l'année) mais les choses pourraient changer avec l'annonce de son introduction en Bourse qui doit lui permettre de trouver de nouveaux fonds pour assurer sa croissance et de s'ancrer dans le marché de l'IA.
Changer d'échelle
Cela doit également lui permettre d'élargir son horizon en touchant de nouveaux clients alors qu'elle est actuellement très dépendante d'une unique gros acteur, Group 42 (ou G42) aux Emirats Arabes Unis.
Cerebras a diffusé ses documents financiers préparant son entrée en Bourse dans les semaines à venir et cite AMD, Intel, Microsoft et Google comme concurrents ainsi qu'un certain nombre d'entreprises non cotées. A noter que Sam Altman, CEO d'OpenAI, fait partie des investisseurs de Cerebras.