Oublier un nom, un rendez-vous, on a toujours vu ça comme un bug de notre mémoire. Une simple défaillance. Et si c'était faux ? Et si oublier était en fait une action volontaire, une compétence ? C'est la conclusion surprenante d'une nouvelle étude. Notre cerveau sait faire le ménage. Activement.

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Comment le cerveau peut-il "supprimer" un souvenir ?

Le mécanisme est fascinant. Il ne s'agit pas d'effacer une donnée comme sur un disque dur. Le cerveau fait quelque chose de bien plus subtil. Il met le souvenir en sourdine. Pour cela, il diminue volontairement l'activité des circuits de neurones qui correspondent à cette information. Le souvenir est donc toujours là, quelque part. Mais il est rendu inaccessible. Le cerveau a choisi de l'ignorer pour faire de la place et mieux se concentrer sur l'essentiel.

Comment cette action a-t-elle été prouvée ?

La preuve vient d'une expérience menée à l'Université du Wisconsin-Madison. Des chercheurs ont utilisé des casques EEG pour observer le cerveau de participants en direct. La tâche était simple : mémoriser deux choses, puis recevoir l'ordre d'en oublier une. Le résultat sur les écrans fut sans appel. L'activité cérébrale dans la zone du souvenir à oublier chutait brutalement. C'était la preuve visuelle de cet oubli volontaire, un mécanisme fondamental de notre mémoire.

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À quoi ça peut servir de savoir ça ?

Cette découverte n'est pas une simple curiosité de laboratoire. Ses implications pour la santé mentale sont immenses. Car ce mécanisme est sans doute celui qui nous aide, avec plus ou moins de succès, à lutter contre les pensées intrusives. Les ruminations anxieuses, les mauvais souvenirs. Comprendre comment fonctionne ce "bouton supprimer" mental pourrait ouvrir la voie à de nouvelles thérapies ainsi que des traitements pour aider les gens à mieux contrôler leur propre esprit.

Les réponses à vos questions

Qui a mené cette étude ?

L'étude a été menée par les chercheurs Jiangang Shan et Bradley Postle de l'University of Wisconsin-Madison. Leurs travaux ont été publiés dans le très respecté Journal of Neuroscience.

Oublier est donc une bonne chose ?

Dans ce contexte précis, oui. Il ne s'agit pas de la perte de souvenirs importants, mais d'un mécanisme de régulation sain. C'est une sorte de "ménage mental" qui permet à notre cerveau de rester efficace et de nous protéger de pensées potentiellement nuisibles.

Qu'est-ce que la mémoire de travail ?

C'est la mémoire du moment présent, notre "post-it" mental. Elle retient une information le temps de l'utiliser, comme un numéro de téléphone avant de le composer. Sa capacité est très faible. Savoir la vider rapidement est donc indispensable pour bien fonctionner.