Pour réussir à poser et faire évoluer un rover sur la face cachée de la Lune lors de la mission Chang'e-4, la Chine avait eu besoin d'un satellite-relais Queqiao pour assurer les échanges d'information avec la Terre.

Pour les missions suivantes, un nouveau satellite Queqiaio-2 a été lancé au mois de mars et positionné sur une orbite qui lui permettra de servir de relais de communication pour plusieurs missions, à commencer par Chang'e-6 qui retournera sur la face cachée avec l'ambition cette fois de collecter des échantillons du sol et de les ramener vers la Terre.

Pour cette mission plus complexe, Queqiao-2 a été positionné avec succès sur une orbite lunaire et l'agence spatiale chinoise CNSA vient de confirmer que les tests de communication réalisés début avril vers la Lune d'une part avec l'atterrisseur de Chang'e-4 et vers la Terre d'autre part via les équipements de la future mission Chang'e-6 ont parfaitement fonctionné.

Récupérer des échantillons lunaire...côté face cachée

La mission Chang'e-6 pourra donc être déclenchée rapidement et l'on évoque désormais un tir le 3 mai prochain. Son but sera de récolter jusqu'à 2 Kg d'échantillons de sol au sein du cratère Apollo, sur la face cachée, et de les ramener sur Terre, tout comme la mission Chang'e-5 a donné à la Chine ses premiers échantillons lunaires côté face visible.

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Chang'e-4 sur la face cachée de la Lune

Un succès serait une première à plus d'un titre en posant et faisant redécoller un véhicule sur la face cachée, en collectant des échantillons dans une zone jamais étudiée et en utilisant un satellite-relais qui préfigure la colonisation de notre satellite naturel.

A ce titre, la Chine a accompagné le lancement de Queqiao-2 de deux petits satellites de test, Tiandu-1 et Tiandu-2, qui vont servir de point de départ pour un système de communication et de positionnement lunaire.

Quequiao-2 au coeur de prochaines missions lunaires chinoises

La Chine a dans ses projets de construire une base lunaire internationale (ILRS ou International Lunar Research Station) habitable et elle cherche des partenaires pour l'édifier et l'occuper d'ici la prochaine décennie.

La mission Chang'e-6 pourrait donner un aperçu de la nature du sol lunaire du côté de la face cachée et donner des indices sur l'histoire de la Lune et son évolution au fil du temps. Plus discrètement, il sera sans doute aussi question d'évaluer les ressources exploitables dont certaines pourront être utilisées pour de futures sources d'énergie comme la fusion nucléaire.

Le rôle du satellite-relais Queqiao-2 ne s'arrêtera pas à la mission Chang'e-6. Après celle-ci, il sera repositionné pour être utilisé comme relais des missions Chang'e-7 et Chang'e-8, la première devant rechercher des composants volatils au niveau du pôle sud lunaire tandis que la seconde évaluera la possibilité d'utiliser le régolithe pour constituer des briques de construction.

Source : Spacenews