La colonisation de la Lune est l'un des enjeux des grandes puissances et le retour d'humains à sa surface se prépare. Pendant que la NASA déploie des missions Artemis avec une approche progressive, la Chine en fait un objectif à atteindre avant 2030.

Le pays ne cache pas son ambition de faire alunir les premiers astronautes chinois d'ici quelques années et son projet commence à se faire plus concret. Une conférence donnée en juillet par la CMSA (China Manned Space Agency) a permis de détailler les grandes lignes de la mission lunaire.

Elle s'appuiera sur le tir de deux lanceurs lourds de trois étages Longue Marche 10 et capables d'envoyer jusqu'à 27 tonnes de charge utile chacune, l'un portant un vaisseau spatial avec deux astronautes à bord et l'autre un atterrisseur lunaire.

Les deux éléments se réuniront en orbite à proximité de la Lune avant d'amorcer une descente en douceur jusqu'au sol lunaire. Ce même atterrisseur devra permettre de renvoyer les astronautes en orbite lunaire.

Deux lancements, une jonction près de la Lune

Le vaisseau spatial chinois de 26 tonnes sera capable de voyage dans l'espace lointain et de retour direct sur Terre, à l'image du vaisseau Orion de la NASA. Comme les lanceurs Longue Marche 10, il est toujours en cours de conception mais a déjà réalisé certains tests d'étape.

Chine Lune astronaute concept

Outre les deux astronautes, la mission comprendra le déploiement d'un rover lunaire de 200 Kg qui assistera les humains et aura une portée de 10 kilomètres. Les astronautes chinois bénéficieront d'une combinaison spatiale assurant une autonomie de 8 heures et permettant des mouvements comme la marche, l'ascension du module, la conduite ou l'utilisation d'équipements.

La CMSA est en train de nouer des partenariats avec des universités et des entreprises pour équiper l'atterrisseur d'instruments scientifiques afin de compléter l'étude de la Lune et de permettre l'utilisation de ressources locales.

Chine Lune astronaute rover

La Chine souhaite en effet aller plus loin qu'une simple mission symbolique et veut préparer l'établissement d'une base lunaire permanente baptisée ILRS (International Lunar Research Station).

Préparer une base permanente

A cette fin, plusieurs missions robotisées, déjà réalisées ou à venir, préparent le terrain pour cet objectif. Des missions Chang'e-7 en 2026 et Chang'e-8 vers 2028 contribueront à cet effort, cette dernière devant valider une technologie de construction à partir du régolithe lunaire.

Et si la Lune est bien ancrée dans les projets spatiaux chinois, Mars n'est pas oubliée avec un projet de mission de collecte d'échantillons qui pourront être retournés vers la Terre.

Si tout se déroule comme prévu, la mission chinoise pourrait même devancer (avec des objectifs plus légers) celle de la NASA et de l'ESA, Mars Sample Return, ce qui constituerait un beau coup d'éclat pour le savoir-faire spatial chinois.

Source : Spacenews.com