Alors que le secteur de la robotique humanoïde connaît une expansion fulgurante, notamment en Chine, les craintes d'un chômage de masse causé par les machines sont vives. Pourtant, un haut responsable de Pékin vient de balayer ces inquiétudes. Liang Liang, directeur adjoint de la Zone de Développement Économique et Technologique de Pékin, qui abrite un pôle technologique majeur, a affirmé cette semaine que les robots humanoïdes ne remplaceraient pas les travailleurs humains. Leur rôle sera plutôt d'améliorer la productivité et de prendre en charge des tâches que les humains ne souhaitent pas faire, comme l'exploration spatiale ou des profondeurs océaniques.
Comment la Chine perçoit-elle le rôle des robots humanoïdes dans le travail ?
La vision officielle de la Chine sur les robots humanoïdes est claire : ces machines ne sont pas destinées à voler les emplois. C'est le message fort de Liang Liang, un haut fonctionnaire du secteur technologique à Pékin. Il a expliqué que les robots humanoïdes viseront avant tout à "booster l'efficacité". Ils prendront en charge les tâches que les humains ne veulent ou ne peuvent pas faire. Pensez à l'exploration des vastes étendues de l'univers, des profondeurs océaniques, des lieux inaccessibles à l'homme. Mais aussi aux travaux répétitifs ou dangereux. "Quand il fait nuit et que les humains ont besoin de repos, les machines pourraient continuer à travailler", a-t-il ajouté. L'objectif est de produire des biens "meilleurs, moins chers et plus conviviaux". Pour la Chine, l'expansion rapide du secteur, soutenue par l'État, s'inscrit dans cette direction de développement futur, où la machine est un assistant, pas un concurrent.
Le "robot half-marathon" symbolise-t-il cette coexistence ?
Pour illustrer cette philosophie, Pékin a organisé le mois dernier le tout premier "robot half-marathon" mondial. L'événement n'était pas une simple course. Il a été délibérément mis en scène pour souligner la vision chinoise de la collaboration homme-machine. Sur deux pistes séparées par une balustrade, des humains et vingt équipes de robots, de tailles et de capacités variées, ont couru. "Vous voyez, dans le marathon, les humains ont leur piste où ils repoussent leurs limites physiques, et les machines ont leur propre piste où elles défient leurs limites conjointement – mais elles n'essaient pas de prendre le contrôle de la piste humaine pour sprinter vers la ligne d'arrivée", a déclaré Liang. Cette analogie visait à montrer que le futur sera fait de coopération. Le robot vainqueur, Tiangong Ultra, a terminé en deux heures et 40 minutes, presque trois fois plus lentement que le vainqueur humain (1h02). Loin de la compétition, l'exploit résidait dans la capacité du robot à courir cette distance, en gérant son équilibre et sa batterie.
Quelles sont les capacités actuelles des robots développés en Chine ?
Le X-Humanoid Centre, également connu sous le nom de Beijing Humanoid Robotics Innovation Centre, est à la pointe de ces développements. C'est de là que vient Tiangong Ultra, le robot vainqueur du half-marathon. Capable d'atteindre une vitesse de pointe de 12 km/h, Tiangong Ultra est doté de longues jambes et d'un algorithme sophistiqué qui imite la course humaine sur de longues distances. Mais le centre ne se limite pas aux performances sportives. Il a également exposé d'autres prototypes. Ces robots sont conçus pour effectuer des tâches plus quotidiennes. Ils peuvent ramasser des déchets, placer des fruits dans une assiette ou gérer la logistique d'entrepôts. Une démonstration a montré un robot ramassant un déchet, et même capable de le relocaliser et de finir sa tâche si on le lui arrache des mains. Cette capacité d'auto-correction face aux obstructions et aux environnements changeants est jugée essentielle. Elle fera de ces humanoïdes des travailleurs productifs, capables de s'adapter au monde réel.
Quel est l'enjeu de cette communication pour l'avenir de l'IA en Chine ?
Cette communication officielle de Pékin a un enjeu majeur : gérer la perception publique. La Chine souhaite rassurer sa population face à l'avènement des robots. L'objectif est de prévenir les craintes de chômage de masse. Ce pays investit massivement dans la robotique et l'intelligence artificielle. Il est crucial pour son développement que ces avancées soient acceptées socialement. En insistant sur la complémentarité des robots – leur capacité à améliorer l'efficacité et à accomplir des tâches ingrates ou dangereuses – les autorités chinoises dessinent un nouveau modèle de société. Elles cherchent à positionner la robotique comme un moteur de productivité et de compétitivité nationale, plutôt qu'une menace. La réussite de cette stratégie dépendra de la capacité du pays à démontrer concrètement que l'intégration des humanoïdes peut se faire sans détruire le tissu social. C'est un équilibre délicat, mais essentiel pour l'ambition technologique de la Chine.
FAQ
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Qui est Liang Liang et quel est son rôle ?
Liang Liang est le directeur adjoint de la Zone de Développement Économique et Technologique de Pékin, une région qui abrite l'un des plus grands pôles technologiques de Chine. Il est un porte-parole officiel sur le développement des robots humanoïdes. -
Qu'est-ce que le X-Humanoid Centre ?
Le X-Humanoid Centre, aussi connu sous le nom de Beijing Humanoid Robotics Innovation Centre, est une entité soutenue par l'État chinois, dédiée à la recherche, au développement et à l'innovation dans le domaine des robots humanoïdes. -
Quel est le record de vitesse du robot Tiangong Ultra ?
Le robot Tiangong Ultra a atteint une vitesse de pointe de 12 km/h. Lors du robot half-marathon, il a terminé la course en deux heures et 40 minutes, démontrant des capacités de course impressionnantes pour un robot humanoïde.