C'est un véritable raz-de-marée tricolore qui déferle sur le marché automobile européen. Alors que le segment des petites voitures électriques connaît une croissance spectaculaire (+128 % sur les huit premiers mois de 2025), les constructeurs français s'emparent de la part du lion.

Selon les dernières données du cabinet Dataforce, le trio formé par la Renault 5, la Citroën ë-C3 et la Peugeot e-208 représente à lui seul 80 % des immatriculations de citadines électriques en Europe. Un succès qui témoigne d'une stratégie payante, mais qui cache aussi des défis importants pour l'avenir.

Comment expliquer cette domination française ?

L'hégémonie des constructeurs français sur ce segment n’est pas le fruit du hasard. Elle s'explique par une combinaison de facteurs : un savoir-faire historique dans la conception de petites voitures, des lancements au bon moment et une offre pour l'instant sans véritable concurrence frontale.

La Renault 5 caracole en tête avec près de 44 000 unités vendues, portée par son design néo-rétro et un positionnement tarifaire agressif. La Citroën ë-C3 suit avec une croissance impressionnante, tandis que la Peugeot e-208, bien qu'en recul, complète ce podium 100 % français. Ce succès s'appuie aussi sur une forte présence sur le marché des citadines thermiques, où les Clio, C3 et 208 figurent déjà parmi les meilleures ventes.

Ce succès est-il durable face à la concurrence ?

Cependant, cette position dominante est loin d'être acquise sur un marché européen en pleine mutation. Les constructeurs français profitent actuellement d'un vide relatif, mais l'arrivée prochaine de concurrentes très attendues, comme la Volkswagen ID.2 ou les futurs modèles électriques de Dacia, pourrait rebattre les cartes.



Il faut aussi nuancer ce succès : si les Français dominent le segment électrique, la reine des citadines en Europe, toutes motorisations confondues, reste la Dacia Sandero thermique. Cela montre que le prix reste le critère numéro un pour les acheteurs de petites voitures, un terrain où l'électrique peine encore à rivaliser.

Quels sont les nuages à l'horizon pour ce marché ?

Mais le principal défi pour l'avenir des citadines électriques est d'ordre économique. François Provost, le PDG de Renault, a récemment mis en garde contre un "tsunami de régulation" en Europe qui fait grimper les prix des voitures neuves. Entre le coût des batteries et les nouvelles normes de sécurité, les petites électriques deviennent de plus en plus chères, ce qui est un frein majeur sur un segment aussi sensible au prix.



Cette inflation paradoxale pourrait ralentir la transition écologique, alors même que le remplacement d'un vieux véhicule thermique par une citadine neuve, même à essence, permet déjà de réduire les émissions de manière drastique. L'équation économique reste donc le plus grand obstacle à la démocratisation totale de ces championnes françaises.

Foire Aux Questions (FAQ)

Quelle est la citadine électrique la plus vendue en Europe en 2025 ?

De loin, il s'agit de la Renault 5 E-Tech. Avec près de 44 000 unités immatriculées entre janvier et août 2025, elle domine largement le segment, devant la Citroën ë-C3 et la Peugeot e-208.

Ces voitures électriques françaises sont-elles toutes fabriquées en France ?

Non. C'est un point important qui a un impact sur l'économie et les aides gouvernementales. La Renault 5 est assemblée en France, sur le site de Douai. En revanche, la Peugeot e-208 est produite en Espagne et en Slovaquie, tandis que la Citroën ë-C3 est également assemblée en Slovaquie.

Le marché global des citadines est-il en croissance en Europe ?

Oui, c'est l'un des rares segments à progresser (+1,5 %) dans un marché automobile européen globalement stagnant. Cette croissance est toutefois principalement tirée par des modèles thermiques abordables comme la Dacia Sandero, qui reste le véhicule le plus vendu de la catégorie, toutes motorisations confondues.