Le week-end de la fête du Travail aux États-Unis, le réseau de mitigation de Cloudflare a stoppé une attaque hypervolumétrique d’ampleur inédite. Le pic mesuré est dantesque : 11,5 Tbps avec un débit en paquets de 5,1 Bpps sur une durée de  35 secondes. La cible n’a pas été rendue publique, mais le but est clair : saturer la bande passante et épuiser les ressources de calcul. Le précédent record récent de 7,3 Tbps est ainsi relégué au second plan, et l’entreprise évoque une hausse forte des offensives en 2025.

Que s’est-il passé, en chiffres et en impact immédiat ?

Ce 1er septembre 2025, Cloudflare a déclaré avoir contré une attaque DDoS d’un nouveau genre par son intensité, avec un pic à 11,5 Tbps en à peine 35 secondes. Dans ce laps de temps, les systèmes ont observé jusqu’à 5,1 Bpps, une cadence capable de saturer réseaux et pare-feu en quelques battements de cœur.

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Cette charge éclipse d’environ 60 % le précédent sommet de 7,3 Tbps. Selon l’entreprise, la détection et la réponse ont été entièrement autonomes, sans impact notable pour les clients.

D’où venait le trafic malveillant et pourquoi l’UDP frappe si fort ?

L’attaque était un flood UDP hypervolumétrique, un bombardement de paquets qui submerge la bande passante et pousse les serveurs à répondre (ports inutilisés, messages ICMP), jusqu’à l’épuisement. Cloudflare indique un mélange de sources : fournisseurs cloud et parcs d’objets connectés, une combinaison classique de botnets IoT et de ressources louées.

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Si Google Cloud a été cité, l’entreprise précise que l’assaut ne provenait pas majoritairement d’un unique acteur, mais d’un agrégat de plateformes et d’appareils compromis, ce qui complique l’attribution et la remédiation.

Que dit cet épisode de la menace et comment s’en prémunir concrètement ?

La tendance est nette : offensives plus courtes, plus denses, plus fréquentes. Face à cette hausse, adopter une protection DDoS dédiée n’est plus optionnel.

Au deuxième trimestre 2025, Cloudflare recense plus de 6 500 attaques hypervolumétriques bloquées, près de 71 par jour. En juillet, le cumul 2025 atteignait déjà 27,8 millions d’attaques stoppées, soit 130 % de tout 2024. Des alternatives reconnues existent aussi chez Akamai, Imperva, Radware, F5 et Fortinet.

Pour réduire l’exposition, quelques réflexes éprouvés s’imposent :

  • Filtrage en amont via un scrubbing center et routage anycast pour dissiper les pics.
  • Durcissement des services exposés (UDP), limites de débit, règles L4/L7 et surveillance temps réel.

Foire Aux Questions (FAQ)

Qu’est-ce qu’une attaque DDoS hypervolumétrique ?

C’est une offensive très brève mais extrêmement intense, visant à saturer la bande passante et la capacité de traitement en envoyant un volume colossal de trafic (souvent en UDP). L’objectif est d’épuiser réseau, pare-feu et serveurs avant que des contre-mesures manuelles ne puissent être appliquées.

Pourquoi 35 secondes suffisent-elles à mettre un service hors ligne ?

Parce qu’à 11,5 Tbps et 5,1 Bpps, la bande passante est submergée et les équipements réseau saturent. En UDP, la cible doit inspecter chaque paquet, et les réponses “Destination Unreachable” aggravent encore la charge CPU, au point de bloquer le trafic légitime.

Quelles mesures prioritaires pour se protéger rapidement ?

Externaliser l’absorption du trafic via un fournisseur de mitigation, activer le filtrage avancé (rate limiting, règles spécifiques aux ports/protocoles), et surveiller en continu. Compléter par une architecture anycast, du caching, et des plans d’escalade testés. Les environnements cloud et les parcs IoT doivent être durcis et régulièrement audités.