C'est en 2008 que le téléphone portable a fait son apparition en Corée du Nord sur un marché à l'opérateur unique très encadré et surveillé par l'état. Trois millions d'abonnés profitent ainsi des télécommunications mobiles dans le pays, mais les communications vers l'international sont totalement interdites et, en théorie, impossibles.
Et l'arrivée de Kim Jong-Un au pouvoir en 2011 a initié un renforcement des mesures de lutte contre la prolifération des téléphones illégaux dans le pays, rapporte Amnesty International.
Les ressortissants nord-coréens se sont adaptés à la situation, et ont développé des réseaux de vente de téléphones provenant de Chine. Les Nord-Coréens exilés parviennent ainsi à envoyer des cartes SIM ou téléphones provenant de Chine à leur famille restée dans le pays. L'objectif est simple : avec ce matériel, il est possible de se connecter au réseau chinois, et d'accéder aux appels internationaux.
Pour contourner la surveillance de l'État, les appels sont généralement réalisés dans des milieux isolés, aucun nom ou prénom réel n'est prononcé, et les communications ne dépassent pas 5 minutes.
Les agents du régime de Pyongyang disposent de détecteurs capables de repérer les communications exploitant des fréquences en dehors du réseau officiel. Le pays s'est d'ailleurs équipé de brouilleurs de signal pour tenter, c'est un comble, de réorienter les utilisateurs vers des zones plus facilement contrôlables lors de leurs appels.
Les conversations vers l'étranger ne sont pas officiellement illégales, mais le commerce de téléphones achetés à l'étranger est passible d'un séjour dans un camp de travail ou de prisonniers politiques pour plusieurs années.
On se souviendra que la Corée du Nord avait fait preuve d'ouverture en 2013 en permettant aux touristes d'accéder à un réseau 3G pendant leur séjour, sous conditions. Un service qui avait été annulé et enterré 1 mois plus tard pour limiter le partage d'informations en temps réel sur Internet non validées par le régime.