À quelques jours d’un sommet européen d’envergure accueilli à Copenhague, l’autorité danoise a décidé d’interdire tous les vols de drones civils sur l’ensemble du territoire national.

Cette mesure drastique, qui sera effective du lundi au vendredi, découle d’une série d’incidents préoccupants : ces derniers jours, des drones non identifiés ont été aperçus à proximité de plusieurs sites militaires, forçant la fermeture temporaire de plusieurs aéroports civils et militaires.

Tandis que le pays s’apprête à recevoir les principaux dirigeants européens, la sécurité de l’espace aérien devient une priorité absolue. Les drones, très utilisés dans le conflit entre la Russie et l'Ukraine, deviennent un sujet de préoccupation en Europe, sans pouvoir déterminer encore s'il ne s'agit que de provocation ou d'une menace réelle.

Pourquoi une interdiction générale des drones civils ?

Face à la recrudescence des survols de drones inconnus, notamment au-dessus de sites sensibles, le gouvernement danois a choisi la voie la plus radicale : interdire totalement les vols de drones civils durant une semaine. Selon le ministère des Transports, cette décision vise à « éliminer le risque que des drones ennemis soient confondus avec des drones légaux ».



Le ministre Thomas Danielsen précise que la police est en état d’alerte renforcée, et que les autorités pourront ainsi « se concentrer entièrement sur les menaces véritables ».

D’après la police nationale, plus de 500 signalements de drones ont afflué ces derniers jours, la plupart jugés sans conséquence mais sources de désorganisation. A la veille du sommet européen, la surveillance est renforcée, d'autant que des questions se posent sur le rôle de navires russes qui auraient pu servir de plate-formes de lancement en Mer Baltique.

L’ombre d’une « attaque hybride » et les soupçons ciblés

Cette vague d’événements est qualifiée d'attaque hybride dans la communication officielle. Si le Danemark se garde pour l’instant de nommer un responsable direct, plusieurs voix parmi les autorités suggèrent que Moscou pourrait être impliqué, désignant la Russie comme le principal « pays qui pose une menace à la sécurité européenne ». Le Kremlin dément toute implication.

Sans preuve formelle, cette « stratégie du flou » traduit une inquiétude croissante qui va au-delà du seul territoire danois, nourrissant le débat sur la sécurité technologique de tout le continent.

Conséquences pour les citoyens et usages civils

L'interdiction de vol des drones civils, annoncée comme temporaire, s’accompagne de sanctions lourdes : toute violation est passible d’une amende, voire d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à deux ans.



La réglementation danoise sur les drones, parmi les plus avancées en Europe, montre ses limites face aux risques de confusion entre engins civils et appareils hostiles. Les autorités préfèrent donc instaurer une suspension stricte pour « simplifier le travail des forces de l’ordre et garantir la protection des invités et des citoyens ».

Certains secteurs sont directement impactés : photographie aérienne, livraison automatisée, inspection d’infrastructures… Autant d’usages qui se retrouvent à l’arrêt, révélant aussi la dépendance croissante aux technologies télépilotées.

La réponse internationale et l’anticipation de nouveaux défis

La fermeture de l’espace aérien danois aux drones civils survient alors que l’OTAN annonce un renforcement de sa vigilance dans la région baltique, avec des moyens de surveillance accrus. Une frégate de défense aérienne allemande a ainsi fait escale à Copenhague pour participer à la sécurisation de l’événement.

Le sommet européen, regroupant les chefs d’État de l’Union ainsi que les membres élargis de la Communauté Politique Européenne, est placé sous haute protection. Parmi les sujets de discussion, il sera question  d’un « mur anti-drones » européen pour mieux défendre l’espace aérien régional.