Les Etats-Unis imposent des restrictions aux entreprises chinoises sur l'accès aux puces avancées et les techniques de production depuis plusieurs années et le pays a encore renforcé les mesures ces dernières semaines pour s'assurer que ses composants électroniques ne soient pas détournés pour des usages militaires ou de surveillance de masse.

Toutefois, la découverte de puces produites par Texas Instruments dans des matériels militaires russes suggère qu'il reste des points de passage dans le mur de l'embargo érigé ces dernières années.

La firme américaine n'est pas spécialement accusée de négligence mais elle compte sans doute des clients indélicats qui servent de passerelles pour exporter des composants interdits vers la Russie et la Chine, et ce apparemment assez facilement.

Le BIS manque de moyens

Des rapports relevaient que certaines sources d'approvisionnement pour la Russie peuvent se relier directement aux catalogues de Texas Instruments et passer commande, les produits transitant ensuite par plusieurs entreprises jusqu'à leur destination.

Il n'en faut pas plus pour que des parlementaires américains appellent à un nouveau renforcement des mesures en donnant plus de moyens et de pouvoirs au BIS (Bureau of Industry and Security) qui supervise les échanges commerciaux et délivre les autorisations entre les entreprises américaines et des sociétés étrangères.

Wafer électronique

Le budget du BIS, d'un peu moins de 200 millions de dollars, n'a pas évolué depuis plus de 10 ans, et ses moyens limités l'obligent souvent à s'appuyer sur la bonne volonté des entreprises concernées à respecter les mesures d'embargo, sans véritable capacité de vérification.

Le problème est vaste et il a déjà été relevé que les exportations de puces avancées venant de quatre grands groupes américains vers l'Arménie et la Géorgie avaient doublé entre 2021 et 2022, avec sans doute un transfert d'une bonne partie vers la Russie ensuite, rapporte l'Associated Press.

Renforcer les moyens de contrôle

Du côté de la Chine, un autre rapport a suggéré que des galaxies de centaines d'entreprises servent de points de tranfert de puces vers les grands groupes chinois placés sur la liste noire des Etats-Unis.

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Les parlementaires pointent du doigt un manque d'experts des relations commerciales avec la Chine et de traducteurs pour assurer la vérification des échanges avec ces entreprises.

Le rapport propose logiquement d'assigner plus de personnel à ces tâches et de renforcer les contrôles à l'exportation, ainsi que de sanctionner plus lourdement les entreprises prises en train de frauder.

Source : Associated Press