L'annonce est passée sous un relatif silence médiatique, mais elle est cruciale pour le climat : le Danemark vient de dévoiler, en marge de la COP30 à Belém, son nouvel objectif national, propulsant le petit pays nordique en tête du classement mondial de l'ambition climatique.

Le ministre Lars Aagaard a confirmé une cible de réduction de 82 % à 85 % de ses GES d’ici 2035, par rapport aux niveaux de 1990. C'est une affirmation forte à un moment où l'Union Européenne est pointée du doigt pour le recul de son Green Deal.

Pourquoi cet objectif danois est-il un record mondial ?

Le nouveau seuil de 82 % à 85 % de réduction des émissions d'ici 2035 place le Danemark devant le Royaume-Uni (81 % d'ici 2035) et très loin devant l'Union Européenne. En fait, le CCPI 2025 classe le Danemark à la 4e place, ce qui en fait le pays le mieux noté puisque les trois premières places restent volontairement vides.

Les auteurs du CCPI estiment qu'aucun pays ne s'aligne encore pleinement sur l'Accord de Paris pour l'instant. Le pays nordique obtient des notes "très élevées" pour les énergies renouvelables et "élevées" pour ses politiques climatiques et la réduction de ses émissions de GES.

Comment l'engagement du Danemark contraste-t-il avec celui de l'UE ?

Le Danemark ne se contente pas d'être en avance sur le calendrier, il fixe la barre plus haut. L'Union Européenne, quant à elle, a eu du mal à finaliser ses propres cibles et s'est finalement accordée sur une réduction nette des émissions de GES entre 66,25 % et 72,5 % d'ici 2035.

Cette fourchette large, bien que présentée comme ambitieuse, est nettement moins ferme que l'engagement danois. De plus, les gouvernements européens ont multiplié les attaques contre les règles vertes ces deux dernières années, sous couvert de compétitivité, simplifiant (ou déréglementant) le fameux Green Deal. Ce contraste souligne le rôle de pionnier que le Danemark cherche à maintenir, notamment dans l'éolien offshore.

Quels sont les moyens alloués pour atteindre un tel objectif ?

Atteindre un tel objectif ne se fait pas sans investissement massif. Pour soutenir cette ambition, le gouvernement danois a d'ores et déjà annoncé l'allocation de 4 milliards de couronnes danoises, soit environ 535 millions d’euros.

Le ministre Lars Aagaard l'a souligné : "Les objectifs, le financement et les mesures nécessaires pour garantir les réductions supplémentaires doivent aller de pair." Pour le Danemark, l'urgence climatique doit être une priorité, même en période de conflits internationaux, prouvant que l'on peut concilier des buts environnementaux exigeants avec une économie compétitive et une cohésion sociale forte. Cet engagement inclut notamment une avance notable dans l'éolien offshore et l'adoption de véhicules électriques.

Foire Aux Questions (FAQ)

Que signifie le classement du Danemark au 4e rang du CCPI ?

Le CCPI (Climate Change Performance Index) évalue 63 pays et l'UE. Le fait que le Danemark soit 4e, avec les 3 premières places vides, signifie qu'il est le pays ayant la meilleure performance climatique actuelle, mais qu'aucun pays n'est encore considéré comme pleinement aligné sur les objectifs de limitation du réchauffement de l'Accord de Paris.

Quelle est la principale source de réussite climatique du Danemark ?

Historiquement, le Danemark est un leader dans l'éolien offshore. L'index CCPI met en évidence sa performance "très élevée" dans la catégorie des énergies renouvelables, ainsi que son adoption rapide des véhicules électriques, qui sont des facteurs clés pour la réduction de ses émissions.