Tandis que les missiles hypersoniques constituent déjà une arme militaire concrète qui impose des mesures de défense spécifiques, la thématique des avions hypersoniques capables de traverser le globe en quelques heures fait l'objet de nombreux travaux mais se heurte à de nombreuses problématiques, techniques, économiques et écologiques.

La jeune entreprise suisse Destinus pilotée par l'entrepreneur russe Mikhail Kokorich pense avoir trouvé la solution avec la conception d'un avion hypersonique autonome fonctionnant à l'hydrogène.

Pour aller jusqu'à huit fois plus vite que les avions actuels, il mise sur une technologie de réacteur de missile de croisière. Des prototypes à échelle réduite ont déjà été testés à des vitesses subsoniques mais la firme prépare ses premiers essais en vitesse supersonique avant de tenter l'hypersonique d'ici deux à trois ans.

Y-a-t-il un espace pour l'avion hypersonique ?

L'objectif reste de pouvoir proposer un premier avion hypersonique commercial dans la prochaine décennie avec une configuration de 25 places et une portée de 7500 km permise par un vol en cloche en stratosphère à 33 000 mètres d'altitude.

Destinus avion hypersonique 02

Son maniement comprendrait deux pilotes mais l'essentiel du vol se ferait de façon autonome. A plus long terme, elle pourrait développer un engin de 400 places avec une autonomie de 22 000 km.

La force du projet sera de pouvoir faire fonctionner les réacteurs à l'hydrogène, peut-être dans une configuration hybride au début (turboréacteur avec carburant vert pour les manoeuvres et hydrogène pour le statoréacteur en altitude, puis motorisation tout hydrogène) et épaulée par de l'impression 3D.

Un marché à construire

L'hydrogène embarqué pourrait également servir à refroidir le fuselage soumis aux intenses températures des vitesses hypersoniques. Et pour limiter l'inconvénient du boom supersonique, les vols se feront essentiellement au-dessus des océans.

Si le projet d'avion hypersonique reste très ambitieux et doit répondre à de nombreuses contraintes de certification tout en espérant certains allègements des réglementations, les travaux en cours pourraient tout aussi bien donner naissance à une nouvelle génération de drone hypersonique prisé par les militaires.

La possibilité d'atteindre presque n'importe quel point du globe en quelques heures est un atout suffisamment attractif pour espérer attirer des financements, l'aspect vert en plus.

Source : L'Usine Nouvelle