La Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) publie son enquête annuelle 2025 sur la sécurité des jouets, et les résultats sont sans appel.
Menée sur des prélèvements de 2024, l'étude montre que les jouets vendus sur les marketplaces des grandes plateformes de e-commerce présentent un niveau de dangerosité élevé, avec 90 % de produits non conformes et plus de 60 % jugés dangereux.
Quels sont les dangers identifiés par la DGCCRF ?
Les analyses de 70 jouets prélevés sur cinq grandes marketplaces (non nommées ; quatre plateformes étrangères) ont mis en évidence des menaces directes pour les enfants.
Les principales causes de dangerosité incluent des risques d'étouffement ou d'étranglement dus à la présence de petits éléments détachables ou de cordelettes. D'autres jouets, comme les peintures au doigt, contenaient des substances allergisantes en quantités supérieures aux limites autorisées. Un autre problème concerne la facilité d'accès aux piles, créant un risque d'ingestion.
Les non-conformités, quant à elles, portent fréquemment sur un étiquetage défaillant, avec l'absence de restrictions d'âge ou du nom du fabricant, empêchant toute traçabilité efficace. L'ensemble des produits défectueux a été signalé pour un retrait immédiat de la vente.
Le commerce traditionnel est-il une alternative plus sûre ?
Le rapport de la DGCCRF dresse un portrait différent pour les circuits de distribution traditionnels. Sur près de 2 000 professionnels contrôlés (fabricants, importateurs, magasins spécialisés, grande distribution), seuls 8 % ont présenté des manquements graves.
Bien que 24 % des 700 jouets prélevés dans ce circuit se soient révélés dangereux, la DGCCRF précise que ce chiffre n'est pas représentatif.
Le ciblage de l'enquête portait volontairement sur des produits jugés à risque, souvent vendus par des distributeurs non spécialisés comme les stations-service ou les marchés de Noël.
Quelles mesures le gouvernement compte-t-il prendre ?
Face à ce constat, le gouvernement entend intensifier son action et la régulation des plateformes.
" L'enquête montre une nouvelle fois que pour les plateformes d'e-commerce et leurs marketplaces, la non-conformité, l'absence de contrôle et la vente de produits dangereux n'est pas l'exception : c'est le business model ", déclare Serge Papin, ministre du Commerce.
Les contrôles de la DGCCRF ont été multipliés par trois en 2025, avec une surveillance accrue d'une trentaine de plateformes, dont seize étrangères.