Donald Trump a ordonné au Pentagone de reprendre immédiatement les essais nucléaires, mettant fin à un moratoire de 33 ans. Annoncée sur Truth Social, cette décision s'inscrit dans un contexte de tensions avec la Russie et la Chine, et pourrait redéfinir l'équilibre stratégique mondial.

La déclaration a été faite peu avant une rencontre cruciale avec le président chinois Xi Jinping en Corée du Sud. Elle marque une rupture radicale avec la politique américaine de non-prolifération observée depuis 1992.

Un moratoire de 33 ans balayé d'un revers de la main

Depuis 1992 et l'instauration d'un moratoire par le président George H.W. Bush, les États-Unis s'étaient abstenus de tout essai nucléaire explosif. La dernière détonation, nom de code "Divider", avait eu lieu sur le site d'essais du Nevada.

Pentagone

Pendant ces trente-trois années, le maintien de l'arsenal reposait sur des simulations informatiques avancées et des tests sous-critiques, jugés suffisants pour garantir la fiabilité des ogives.

La décision de Trump remet en question cette doctrine de longue date, soulevant des interrogations sur la nature et l'ampleur des futurs essais.

Quel est le contexte géopolitique derrière cette décision ?

L'ordre de Trump est une réponse au climat de tensions géopolitiques croissantes. Récemment, la Russie a procédé à des tests significatifs, notamment celui de son missile de croisière à propulsion nucléaire Burevestnik et de la torpille stratégique Poséidon.

missile Burevestnik russie

Parallèlement, la Chine accélère considérablement l'expansion de son arsenal nucléaire. Les estimations suggèrent que Pékin pourrait disposer de plus de 1000 ogives d'ici 2030, modifiant profondément l'équilibre des forces.

C'est cette dynamique qui semble avoir motivé la posture de parité affichée par l'ancien président.

Une vague de réactions et d'incertitudes

La nouvelle a immédiatement provoqué de vives réactions politiques aux États-Unis, en particulier au sein de la délégation du Nevada, État historiquement lié aux essais. La représentante Dina Titus a annoncé son intention de déposer une proposition de loi pour contrer cette directive.

Les experts en contrôle des armements s'inquiètent des conséquences. Une reprise des essais américains pourrait déclencher une réaction en chaîne, poussant la Russie et la Chine à faire de même et fragilisant l'architecture mondiale de non-prolifération.

Pour l'heure, un flou subsiste sur la mise en œuvre concrète de cet ordre. S'agit-il d'essais explosifs souterrains ou de tests de vecteurs balistiques ? Le Pentagone n'a pas encore clarifié la portée de cette instruction qui pourrait ouvrir un nouveau chapitre, bien plus incertain, de l'ère nucléaire.