La frontière entre la tech et l'automobile n'a jamais été aussi floue, mais personne ne s'attendait à voir un fabricant d'aspirateurs s'attaquer frontalement à Bugatti et Rolls-Royce. C'est pourtant le pari fou de Dreame, une marque chinoise réputée pour ses aspirateurs-balais et robots laveurs, filiale de l'écosystème Xiaomi.
L'entreprise a dévoilé non pas un, mais deux concepts de véhicules électriques ultra-luxueux dont le design est si proche de ses modèles européens qu'il flirte ouvertement avec le plagiat. Une stratégie de communication agressive qui interroge autant qu'elle fascine.
Quelle est cette hypercar qui ressemble tant à une Bugatti ?
L'inspiration est si évidente qu'elle en devient une déclaration. La berline sportive présentée par Dreame est une copie quasi carbone de la Bugatti Chiron. On retrouve tous les marqueurs stylistiques de l'icône de Molsheim : la calandre en fer à cheval, la ligne latérale en forme de "C" et les proportions générales ramassées et musclées. Dreame pousse l'audace jusqu'à y ajouter deux portes arrière, transformant l'hypercar en une sorte de berline-coupé, un format inédit chez Bugatti.
Ce mimétisme, bien que choquant, est un coup de communication redoutable qui assure à Dreame une visibilité mondiale instantanée. Reste à savoir si les avocats de Bugatti Rimac apprécieront cet "hommage" un peu trop appuyé, surtout si le projet dépasse le stade du simple rendu 3D.
Un fabricant d'aspirateurs peut-il vraiment construire une voiture ?
La question est légitime. Dreame est un champion de l'électroménager haut de gamme, reconnu pour sa maîtrise des moteurs électriques compacts et puissants, ainsi que des algorithmes de navigation.
Mais passer de l'aspiration des sols à l'asphalte des circuits est un saut industriel colossal. L'entreprise se montre pourtant sérieuse, annonçant une production dès 2027 et, plus surprenant encore, un partenariat avec BNP Paribas pour la construction d'une usine près de Berlin, à quelques encablures de la Gigafactory de Tesla. Ce projet s'inscrit dans une tendance où des géants de la tech chinoise tentent de pivoter vers l'automobile, avec des succès pour le moins mitigés jusqu'à présent.
Au-delà du design, que sait-on des performances ?
Pour l'instant, pas grand-chose. Et c'est ce qui alimente le scepticisme. Dreame a inondé les réseaux sociaux de visuels spectaculaires, mais n'a communiqué aucune fiche technique
. Puissance, capacité de la batterie, autonomie, vitesse de pointe... tout reste un mystère. L'entreprise se contente d'évoquer une hypercar 100 % électrique, luxueuse et ultra-connectée. Sans prototype roulant ni données concrètes, le projet ressemble davantage à un brillant exercice de marketing destiné à renforcer l'image premium de la marque qu'à un véritable projet industriel. Un moyen de faire parler de ses aspirateurs en rêvant de supercars.
Foire Aux Questions (FAQ)
Ces voitures seront-elles vraiment produites ?
C'est la grande inconnue. Dreame annonce une production en Europe pour 2027, mais les défis industriels et financiers sont immenses. Beaucoup d'observateurs estiment qu'il s'agit avant tout d'un "coup de com'" pour faire connaître la marque à l'international, et que ces modèles ne verront peut-être jamais le jour sous cette forme.
Dreame risque-t-il des poursuites de la part de Bugatti et Rolls-Royce ?
Oui, le risque de poursuites pour violation de la propriété intellectuelle est très élevé, surtout si Dreame tente de commercialiser ces véhicules en Europe. Les designs automobiles sont protégés, et la ressemblance est ici si flagrante qu'elle pourrait être qualifiée de contrefaçon par les tribunaux.
Quels sont les deux modèles présentés par Dreame ?
Dreame a présenté deux concepts : une berline sportive électrique à quatre portes très fortement inspirée de la Bugatti Chiron (qui serait commercialisée sous la marque Dreame Automotive), et un SUV électrique de grand luxe qui est une copie quasi parfaite du Rolls-Royce Cullinan (qui porterait le nom de Starry Automotive).