L'année 2022 a été compliquée pour la production d'électricité en France, avec des valeurs historiquement basses pour différentes raisons. La maintenance des réacteurs nucléaires, qui avait connu des décalages avec les confinements de la période de pandémie, a rendu moins disponible le parc nucléaire.

A ceci s'est ajouté une surveillance de la corrosion des tuyaux de certaines installations de sécurité, obligeant de mettre à l'arrêt des réacteurs supplémentaires. En conséquence, EDF indique que la production d'électricité d'origine nucléaire a atteint 279 TWh en 2022, soit un recul de 22,7% par rapport à l'année précédente.

Ainsi, au mois d'août, la disponibilité du parc nucléaire est tombée un peu moins de 35% de sa capacité, un record signalé par EDF à l'AFP. Il a fallu ensuite composer avec un conflit social réclamant des augmentations de salaire dans le contexte économique de montée de l'inflation.

La disponibilité des réacteurs nucléaires, grande problématique de 2022

EDF indique également que la remontée des températures avant Noël a conduit à la mise en pause de 10 réacteurs nucléaires afin de préserver leur combustible, ce qui a également contribué à abaisser la valeur de production d'électricité annuelle.

La disponibilité des réacteurs nucléaires à l'approche de l'hiver a fait les gros titres des médias dans la mesure où elle pouvait conditionner le risque de coupures de courant pour passer les pics de consommation d'électricité en cas d'hiver froid.

La douceur extrême des températures sur fin décembre et début janvier a permis d'éviter les grands pics de consommation habituels tout en laissant le temps de redémarrer suffisamment de réacteurs pour atteindre une puissance de 45 GW sur le mois de janvier 2023, dans les attentes du scénario prévisionnel prudent de RTE, gestionnaire du réseau de distribution d'électricité.

La production hydraulique a souffert de la sécheresse

Mais d'autres complications ont émergé l'an dernier : la période de sécheresse exceptionnelle et prolongée a fait fortement chuter la production hydraulique, avec des retenues d'eau historiquement basses dans les barrages.

La production d'électricité d'origine hydraulique a ainsi connu une baisse de 22,4% par rapport à 2021. Les pluies d'automne ont toutefois permis de revenir à une capacité presque normale pour la période.

Avec désormais 44 réacteurs nucléaires actifs, la situation s'améliore en ce début 2023 et de nouvelles relances vont permettre de continuer à augmenter la puissance disponible d'ici la fin du mois de janvier.

Les éventuelles vagues de froid de l'hiver pourront désormais être surmontées plus facilement et sans véritable risque de coupures de courant, à moins de situations exceptionnelles.

La retournement de situation est tel que la France est redevenue exportatrice d'électricité après une année d'importations régulières d'électricité de ses voisins européens.

Source : AFP