En faillite depuis le début de l'année, le fabricant japonais de composants mémoire Elpida cherche des solutions et un repreneur ou un partenaire pour relancer son activité. Le fabricant Hynix ayant été écarté, c'est avec l'américain Micron que les négociations se sont poursuivies plusieurs mois durant pour arriver à la présentation d'un plan de reprise.

Celui-ci, annoncé début juillet, porte sur une prise de contrôle direct d'Elpida pour 750 millions de dollars et sur un versement de 1,75 milliard de dollars étalé jusqu'en 2019, soit une transaction totale de 2,5 milliards de dollars.

Dans ce cadre, Micron prend le contrôle des sites de production d'Elpida et une obtient une participation majoritaire dans Rexchip, partenaire de l'entreprise japonaise dans la gestion des sites, via un versement de 330 millions de dollars.

Ces opérations, qui doivent permettre d'accroître de 50% les capacités de production de Micron tout en maintenant l'activité et les emplois chez Elpida, ne sont cependant pas du goût de certains porteurs d'obligation d'Elpida.


Certains créanciers se rebiffent
Un groupe de créanciers, constitué de fonds d'investissement japonais et internationaux, dénonce ce projet de rapprochement en estimant qu'il est beaucoup trop favorable à Micron et que le prix proposé n'est pas équitable.

Le groupe a adressé une requête auprès de la cour du district de Tokyo pour contester la proposition de Micron et proposer une alternative avec une autre entreprise. Il se dit prêt à monter une alliance avec d'autres créanciers d'Elpida pour bâtir une nouvelle proposition qui serait proposée d'ici le mois d'octobre.

Il affirme que le coût total de la transaction est bien trop bas par rapport à la valeur intrinsèque d'Elpida, et qu'il est même en-dessous du prix que tireraient les créanciers de la liquidation des actifs du fabricant de mémoires japonais.
 
Il réfute aussi le prix proposé par Micron pour récupérer les 24% de participation dans Rexchip, en plus des 65% déjà détenus par Elpida, que les créanciers digèrent mal de voir passer aussi facilement aux mains du groupe américain.

Source : Bloomberg