Une nouvelle fois, RSF pointe du doigt les pays qui via leurs pratiques mette à mal la liberté d'expression sur le Net. Une liste sans grande surprise avec des noms bien connus : Arabie saoudite, Birmanie, Chine, Corée du Nord, Cuba, Egypte, Iran, Ouzbékistan, Syrie, Tunisie, Turkménistan, Viêt-nam.

La Chine, qui abrite la plus grande population internaute au monde ( 384 millions ), est sans nul doute le pays qui bénéficie du plus large écho médiatique pour sa conception particulière d'un Internet revendiqué ouvert. C'est d'autant plus vrai depuis l'affaire Google.

Le géant américain a annoncé avoir été frappé par des attaques informatiques avec notamment pour cible des comptes Gmail de militants des droits de l'Homme en Chine. Alors que les soupçons se portent sur Pékin, Google a entamé des négociations afin que son moteur de recherche google.cn ne soit plus concerné par la censure.

Dans son rapport, RSF parle d'un " système de contrôle de l'Internet " qui est " l'un des plus poussés au monde ", et d'évoquer une " censure institutionnalisée " qui dépend de plusieurs ministères et administrations. " Les censeurs parviennent à bloquer des dizaines de milliers de sites en combinant un filtrage des URL avec la censure par mots clés, de Tiananmen au dalaï-lama en passant par démocratie ou droits de l'homme ".


Sous surveillance
Pour RSF, les 12 pays précités sont les " pires violateurs de la liberté d'expression sur le Net ". Et dès l'année prochaine, ils sont susceptibles d'être rejoints par deux nouveaux pays qui ont été placés sous surveillance : la Russie et la Turquie.

En Russie, RSF estime qu'Internet pourrait se transformer en outil de contrôle politique : " son indépendance est menacée par des arrestations et poursuites de blogueurs, ainsi que des blocages de sites extrémistes qui ne le sont pas toujours ". En Turquie, plusieurs milliers de sites sont bloqués, dont YouTube.

Dans la liste des pays sous surveillance, on trouve également un pays comme l'Australie : " le gouvernement souhaite mettre en place un filtrage d'une ampleur sans précédent pour une démocratie, sous couvert de lutter contre la pédopornographie. Un filtrage obligatoire pour les sites dits inappropriés, sans l'intervention d'un juge ". Un dernier point crucial qui vaut probablement à la France de ne pas figurer dans cette liste, tant avec la loi Hadopi que Loppsi.

Reste que pour RSF, la régulation du Net est aussi en marche dans les pays occidentaux : " au nom de la lutte contre la pédopornographie ou contre le vol de la propriété intellectuelle, des lois et décrets ont été adoptés ou sont en cours d'examen en Australie, en France, en Italie, en Grande-Bretagne notamment ".

Tout comme le Parlement européen, RSF s'inquiète également de l'accord ACTA pour lutter contre la contrefaçon. Négocié de manière confidentielle, " il pourrait instaurer des mesures potentiellement liberticides telle l'instauration d'un système de filtrage non soumis à une décision de justice ".