L'Australie a retenu son souffle, mais l'ascension aura été brève. Le 30 juillet, la première fusée orbitale entièrement conçue et fabriquée sur le sol australien, Eris, s'est élancée depuis le Bowen Orbital Spaceport. Un vol historique qui s'est achevé brutalement après seulement 14 secondes, le lanceur s'écrasant près de son pas de tir.

Un décollage bref et explosif

Peu après avoir quitté le sol, la fusée de 25 mètres de Gilmour Space a commencé à dériver latéralement avant de perdre sa poussée et de retomber, déclenchant un incendie. Heureusement, aucun blessé ni impact environnemental n'est à déplorer.

Ce premier vol d'essai orbital Eris TestFlight 1 était attendu de longue date. Il avait déjà été repoussé à plusieurs reprises à cause d'un cyclone tropical, d'un souci technique sur la coiffe et de vents violents.

Un échec riche en enseignements

Malgré le crash, l'ambiance chez Gilmour Space est loin d'être à l'abattement. Patron de la société aérospatiale australienne, Adam Gilmour a rapidement dédramatisé la situation.

« L'espace, c'est difficile. […] SpaceX, Rocket Lab et d'autres ont eu besoin de plusieurs vols d'essai pour atteindre l'orbite. Nous avons appris énormément de choses qui serviront directement à améliorer notre prochain lanceur, qui est déjà en production. »

L'entreprise se félicite d'avoir validé des étapes clés : la séquence automatique de lancement, l'allumage des quatre moteurs hybrides du premier étage et la collecte de précieuses données durant les 23 secondes où les moteurs ont fonctionné. « Quitter le pas de tir et s'envoler est un pas de géant pour tout nouveau programme de fusée. »

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Cap sur Eris TestFlight 2

Cet événement marque une étape majeure pour le premier lancement australien d'une fusée orbitale depuis plus de 50 ans.

L'objectif de Gilmour Space reste inchangé : fournir des services de lancement réactifs et à bas coût pour le marché en pleine expansion des petits satellites. La fusée Eris est conçue pour emporter jusqu'à 215 kg en orbite héliosynchrone.

L'équipe analyse désormais la télémétrie pour comprendre l'origine de l'anomalie. Le regard est déjà tourné vers l'avenir et le TestFlight 2. Un prochain décollage programmé d'ici six à huit mois, avec un deuxième exemplaire de la fusée Eris.

N.B. : Source images : Glimour Space.