La firme Rocket Lab est l'un des acteurs du New Space. Son lanceur léger Electron, qui s'appuie sur de l'impression 3D pour réduire ses coûts, peut envoyer de petits satellites en orbite basse.
Pas de quoi encore inquiéter SpaceX et ses lanceurs réutilisables Falcon 9 mais, justement, la firme prépare un lanceur médium réutilisable baptisé Neutron. avec une coiffe s'ouvrant en corolle pour libérer ses charges utiles et donc en principe capable de revenir se poser sur Terre.
Problème, Le premier essai du lanceur Neutron équipé d'un nouveau moteur Archimedes fonctionnant avec un mélange méthane / oxygène liquide était promis pour 2024.
Neutron, le lanceur réutilisable qui se fait désirer
Le lanceur qui doit concurrencer SpaceX et son Falcon 9 n'a pas encore décollé et un récent rapport d'analyse a suggéré que Rocket Lab ne serait pas en capacité de faire décoller sa fusée Neutron avant 2027, faisant aussitôt chuter le cours en Bourse de 13%.
L'heure est donc à la communication de crise et le CEO de la firme, Peter Beck, a réaffirmé que le lancement inaugural de Neutron serait toujours prévu pour 2025. Il faut dire que Rocket Lab a manqué son objectif de lancements en 2024, réalisant 16 tirs au lieu des 22 prévus, ce qui n'a pas rassuré les observateurs.
Le CEO indique que le premier vol de Neutron interviendra mi-2025, avec trois missions commerciales prévues en 2026 et 5 missions en 2027, tout en notant que le premier tir d'essai finira sans doute par un amerrissage plutôt qu'une arrivée en douceur sur une plate-forme flottante "Return on Investment".
Rocket Lab avait déjà tenté de récupérer ses lanceurs légers Electron au moment de la redescente mais la manoeuvre utilisant des hélicoptères, des filets et des crochets, s'est révélée impraticable.
Une barge pour récupérer la fusée Neutron, comme pour Falcon 9 de SpaceX
Les observateurs restent toutefois dubitatifs sur l'état d'avancement du lanceur, du moteur Archimedes mais aussi des conditions de fonctionnement du pas de tir en Virginie.
L'arrivé d'un nouvel acteur ne serait cependant pas du luxe alors que plusieurs entreprises chinoises développent des projets de lanceurs réutilisables, dont certains pourraient entrer en service dès cette année.
Ils pourraient alors grandement accélérer le déploiement des mégaconstellations de dizaines de milliers de satellites en orbite basse dont rêve la Chine pour supplanter Starlink.
Flatellite, le satellite pensé pour les constellations
En attendant de savoir qui a raison, Rocket Lab glisse une autre annonce : la conception de satellites spécifiquement destinés aux constellations qui envahissent peu à peu nos cieux.
La firme l'a baptisé Flatellite, en référence à son design plat (flat en anglais) permettant d'en empiler des grappes entières sous les coiffes des lanceurs, dont son futur lanceur réutilisable Neutron.
Il est conçu pour pouvoir être produit en larges volumes et pour pouvoir s'adapter à diverses missions grâce à ses connectivités haut débit, jusqu'aux projets de sécurité nationale.
Tout a été pensé pour un déploiement rapide en constellations, avec des coûts réduits et la possibilité d'en produire de grandes séries. Rocket Lab met ainsi en avant sa capacité à concevoir des engins spatiaux et intègre dans son catalogue tout ce qui pourrait pousser des clients à choisir ses lanceurs plutôt que ceux de la concurrence.
La demande pour des constellations de petits satellites augmente d'année en année et la firme se donne les moyens d'y répondre. Il reste à voir si des clients seront intéressés par des solutions tout-en-un, du lanceur aux grappes de flatellites...
