Au profil sans histoire, deux adolescents de 17 ans ont été arrêtés la semaine dernière aux Pays-Bas pour pour des soupçons d'ingérence étatique et d'espionnage. L'un a été placé en détention provisoire pour quatorze jours, tandis que le second a été assigné à résidence avec un bracelet électronique.

Cette interpellation, qui fait suite à une information du service général de renseignement et de sécurité néerlandais, met en lumière une méthode de recrutement orchestrée par des acteurs pro-russes.

Comment de simples lycéens ont-ils été impliqués ?

Le recrutement se serait opéré sur la messagerie Telegram, où les jeunes individus auraient été approchés par un hacker pro-russe.

Selon le père de l'un des suspects, cité par le quotidien De Telegraaf, la mission consistait à parcourir un itinéraire précis à La Haye mi-août. Ce parcours passait à proximité de sites sensibles comme les sièges d'Europol et d'Eurojust.

L'outil de leur mission présumée : un " wifi-sniffer ", un appareil capable d'identifier et potentiellement d'intercepter les données des réseaux sans fil environnants.

Quel était le profil de ces jeunes espions présumés ?

Le portrait dressé par les parents est celui d'un adolescent ordinaire. Le père de l'un des garçons décrit son fils comme un fan de jeux vidéo  et " doué en informatique ", avec une fascination pour le piratage, mais sans histoire.

Cet adolescent menait une vie rythmée entre les cours, un petit boulot dans un supermarché et sa famille, loin de toute préoccupation politique.

" Nous préparons nos enfants aux dangers de la vie : fumer, vapoter, l'alcool et les drogues. Mais pas à quelque chose comme ça ", a-t-il ajouté et se dit supéfait.

Pas un cas isolé en Europe

Ce cas néerlandais s'inscrit dans une tendance plus large qui est observée. En Allemagne, les autorités ont lancé une campagne de sensibilisation sur TikTok et Instagram intitulée " Ne devenez pas un agent jetable ".

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L'initiative vise à alerter contre les " petits boulots " proposés par des agents russes, qui consistent souvent en des actes de vandalisme, d'incendie criminel ou de surveillance d'infrastructures critiques.

Les agences comme Europol prennent la menace très au sérieux, bien qu'un porte-parole ait précisé qu'il n'y avait " aucune indication que nos systèmes aient été compromis ".

Source : BleepingComputer