C'est le pop-up le plus connu, et probablement le plus détesté, du web. La fameuse bannière de consentement aux cookies, imposée par l'Europe depuis 2009, vit peut-être ses derniers mois. La Commission européenne, face au constat d'échec d'un système qui agace plus qu'il n'informe, travaille à une réforme radicale. L'objectif : en finir avec le harcèlement des pop-ups tout en rendant le consentement plus pertinent.

Pourquoi l'Europe veut-elle revenir sur sa propre loi ?

Le constat est sans appel : à force de solliciter le consentement, on le banalise. C'est le paradoxe du "trop de consentement tue le consentement", qui a poussé la Commission européenne à rouvrir ce dossier technique. Seize ans après sa mise en place, la directive ePrivacy, renforcée par le RGPD, a produit un effet pervers : une "fatigue du clic".


Lassés, les internautes cliquent sur "Accepter" sans lire, vidant la mesure de sa substance et transformant une obligation de transparence en une simple nuisance visuelle. Le but initial de protection est donc largement manqué.

Quelle est la solution envisagée pour remplacer les bannières ?

Plutôt que de multiplier les pop-ups à chaque visite, l'idée maîtresse serait de déplacer le choix. La piste la plus sérieusement étudiée est celle d'un consentement centralisé, géré une bonne fois pour toutes par l'utilisateur directement dans les paramètres de son navigateur web.


Concrètement, vous indiqueriez dans Chrome, Firefox ou Safari vos préférences générales (refuser les cookies de suivi, accepter les cookies essentiels, etc.), et le navigateur se chargerait de communiquer automatiquement votre décision aux sites, sans qu'aucune bannière n'apparaisse. Une approche qui vise la simplicité et l'efficacité.

Qu'est-ce que cela changerait concrètement pour nous ?

Pour les internautes, la promesse est celle d'une navigation enfin apaisée, débarrassée des interruptions constantes. Ce changement ne vise pas à affaiblir les protections du RGPD, mais au contraire à rendre le consentement plus significatif et réfléchi.


Pour les éditeurs de sites, cela pourrait simplifier la conformité. Cependant, cette réforme annonce déjà un débat animé entre les défenseurs de la vie privée et l'industrie de la publicité en ligne, dont le modèle économique repose en grande partie sur les données collectées via ces fameux cookies.

Foire Aux Questions (FAQ)

Les cookies vont-ils totalement disparaître ?

Non, certainement pas. La réforme cible avant tout les cookies de suivi, utilisés pour la publicité ciblée. Les cookies dits "essentiels", qui permettent à un site de fonctionner correctement (comme mémoriser un panier d'achat ou une connexion à un compte), ne sont pas concernés et resteront actifs.

Quand ce changement pourrait-il avoir lieu ?

Un texte de proposition pourrait être présenté par la Commission européenne en décembre 2025. Cependant, le processus législatif européen est long. Il faudra ensuite que le Parlement et le Conseil de l'UE l'examinent et l'approuvent, ce qui prendra plusieurs mois, voire plus d'un an, avant une application concrète.

Est-ce que tous les navigateurs devront proposer cette option ?

Si la loi est adoptée en ce sens, tous les navigateurs web opérant sur le marché européen devront intégrer un gestionnaire de consentement standardisé pour se conformer à la nouvelle réglementation. Cela deviendrait une fonctionnalité de base, au même titre que la gestion des mots de passe ou de l'historique.