Comme une aurore polaire sur Terre, l'atmosphère de la planète Mars peut produire une lueur verte liée à la présence d'oxygène excité par des électrons venus de l'espace interstellaire.
Cette découverte est due à l'instrument NOMAD de l'orbiteur TGO (Trace Gas Orbiter) évoluant au-dessus de la planète et constitue une première orbservation du phénomène ailleurs que sur Terre, indique l'Agence spatiale européenne.
Pas facile à observer du fait de la forte luminosité du sol, elle n'avait pas été détectée jusque là, malgré la prédiction théorique de son existence. En modifiant le positionnement des instruments de bord de façon à obtenir une vue en bordure d'atmosphère, similaire à celle que peuvent les astronautes à bord de la Station spatiale internationale ISS, la couleur verte caractéristique d'une aurore nocturne (quand les molécules d'oxygène excitées reviennent à leur état normal).
Les mesures réalisées en 2019 ont permis d'observer une plus grande intensité lumineuse vers 80 km d'altitude, avec des variations dépendant de la distance entre Mars et le Soleil.
Une étude par modélisation indique que la lueur est liée à la dissociation du CO2 de l'atmosphère en ses éléments monoxyde de carbone et oxygène, ce dernier produisant les lueurs dans le visible et l'ultraviolet.
Les résultats montrent également qu'il reste des points théoriques à expliquer au niveau de la physique atomique et quantique sur ce phénomène par rapport aux connaissances déjà apportées par les aurores polaires terrestres.
Les observations vont enfin permettre de mieux caractériser l'atmosphère martienne en vue d'une colonisation humaine future, en interprétant ses variations de densité en fonction des saisons martiennes. Cela pourrait contribuer à fournir des données supplémentaires pour assurer le succès de la mission ExoMars 2022 qui devra poser un rover à la surface.