Fin 2018, le patron et fondateur de Facebook avait évoqué l'idée de la création d'une sorte de cour d'appel indépendante pour des décisions sur des contenus sujets à controverse publiés sur le réseau social. " Facebook ne devrait pas prendre de son propre chef autant de décisions importantes sur la liberté d'expression et la sécurité. "

En septembre 2019, Mark Zuckerberg a formalisé cette idée avec l'annonce d'un Conseil de surveillance. " Si quelqu'un n'est pas d'accord avec une décision que nous avons prise, il peut d'abord faire appel auprès de nous et bientôt il pourra faire appel auprès de ce conseil indépendant. "

Ce Conseil de surveillance mis en place par Facebook présente la liste de ses premiers membres. Pour le moment et à l'issue d'un processus de consultation mondial, il est composé de 20 membres. Ce nombre devrait être ultérieurement porté à 40 membres.

" Les membres annoncés aujourd'hui reflètent un large éventail de points de vue et d'expériences. Ils ont vécu dans plus de 27 pays, parlent au moins 29 langues et sont tous engagés dans la mission du Conseil de surveillance. Nous attendons d'eux qu'ils prennent des décisions avec lesquelles nous, chez Facebook, ne serons pas toujours d'accord, mais c'est le but : ils sont vraiment autonomes dans l'exercice de leur jugement indépendant ", écrit Nick Clegg, vice-président des affaires mondiales et de la communication chez Facebook.

Dans le lot, une lauréate yéménite du prix Nobel de la paix en 2011, une ancienne première ministre danoise, une responsable camerounaise de l'ONG Internet Sans Frontières, un ancien juge hongrois de la Cour européenne des droits de l'homme, un ancien rédacteur en chef britannique de The Guardian… La liste des premiers membres - qui ne sont pas des employés de Facebook et ne peuvent pas être révoqués par Facebook - est disponible ici.

Le Conseil de surveillance va se pencher sur des problématiques de modération des contenus pour Facebook et Instagram, en particulier les discours de haine et le harcèlement, ainsi que la protection de la vie privée des personnes. Par contre et pour des raisons de chiffrement, ce ne sera pas le cas avec WhatsApp qui est également dans le giron de Facebook.

" Facebook appliquera les décisions du Conseil, à moins que cela ne soit contraire à la loi, et répondra de manière constructive et de bonne foi aux recommandations de règles émises par le Conseil ", écrit Facebook.