Face à l'explosion de la cybercriminalité mondiale, le FBI a décidé de frapper un grand coup, non pas avec des algorithmes, mais avec un carnet de chèques. Une somme totale de 274 millions de dollars est désormais promise pour toute information menant à l'arrestation de 42 des pirates informatiques les plus redoutables de la planète. Une stratégie choc pensée pour délier les langues et faire imploser les réseaux de l'intérieur.
Pourquoi une telle somme est-elle mise sur la table ?
L'enjeu financier est tout simplement colossal. Selon une étude récente, les activités de ces 42 cybercriminels auraient engendré au moins 3,4 milliards de dollars de pertes directes. En proposant des récompenses aussi élevées, le FBI espère créer des failles dans ces organisations criminelles, incitant complices ou informateurs à trahir en échange d'une fortune.
Pour 19 de ces pirates, la prime individuelle grimpe même jusqu'à 10 millions de dollars. Un cas sort particulièrement du lot : celui du Vietnamien Minh Quốc Nguyễn, développeur du service de mixage de cryptomonnaies ChipMixer. À lui seul, il serait responsable du blanchiment de près de 3 milliards de dollars issus d'activités illicites.
Quels types de cybercrimes sont principalement visés ?
Si la fraude et les attaques contre les gouvernements sont les crimes les plus représentés sur la liste des personnes recherchées, ce ne sont pas eux qui attirent les plus grosses récompenses. La priorité absolue du FBI est clairement la lutte contre les ransomwares. Ces attaques, qui paralysent des entreprises entières en chiffrant leurs données, sont considérées comme les plus dévastatrices et les plus coûteuses.
Pour preuve, cinq des dix criminels les plus activement recherchés pour extorsion via ransomware font l'objet de la prime maximale de dix millions de dollars. Parmi eux figure une "célébrité" du milieu : Dmitry Yuryevich Khoroshev, chef du gang LockBit, qui se cacherait actuellement en Russie.
Les attaques contre les infrastructures sont-elles une autre priorité ?
Absolument. Juste après les ransomwares, les cyberattaques visant les infrastructures critiques américaines sont dans le collimateur des autorités. Les hackers qui s'en prennent aux hôpitaux, aux réseaux de télécommunications ou à d'autres services essentiels sont considérés comme une menace directe à la sécurité nationale.
Le FBI offre également la prime maximale de 10 millions de dollars pour six individus spécialisés dans ce type d'offensive. En comparaison, des crimes comme le vol de données ou la fraude "classique", bien que plus nombreux, sont récompensés par des montants nettement inférieurs, ce qui signale une hiérarchisation claire des menaces par le gouvernement américain.