Pour répondre aux objectifs de couverture du plan France Très haut débit, les investissements des opérateurs dans la fibre optique sont massifs et les bilans trimestriels ne manquent pas de rappeler la hausse régulière du nombre de prises éligibles et des nouveaux clients captés.
L’Arcep, régulateur du secteur des télécommunications, rappelait il y a peu l’effort d’investissement record de 9,8 milliards d’euros en 2018, dont 7 milliards d’euros consacrés aux réseaux fixes, et dont le gros de l’effort porte sur le déploiement de la fibre optique.
La fin d’année 2018 a ainsi vu pour la première fois le raccordement de plus d’un million de foyers et entreprises en l’espace de trois mois, valeur qui a un peu baissé sur le début de l’année (900 000 raccordements environ) mais qui reste significative en représentant 40% de plus que l'an dernier sur la même période.
L’Autorité note que le pays compte désormais 14,9 millions de locaux couverts en FTTH à la fin du premier trimestre 2019, Orange restant la locomotive de l’effort de déploiement de l'offre fibre du fait de son statut d’opérateur historique, suivi de SFR.
Malgré la progression du nombre de raccordements, le rythme reste insuffisant au regard des engagements et “doit encore accélérer davantage”, selon les mots du régulateur. Les 3,5 millions de lignes déployées annuellement se rapprochent de l’idéal de 4 millions de lignes annuelles préconisé pour répondre à l’ambition du plan France THD mais on n’y est pas encore.
Il existe toujours un décalage entre les zones urbaines denses et les zones moins denses et l’Arcep veille à ce que les zones AMII (Appel à manifestation d’intention d’investissement) ne soient pas délaissées, de même que les RIP (Réseaux d’initiative publique), de sorte que ces zones ne constituent pas des variables d’ajustement mais profitent aussi d’un suivi régulier.
Sur ce point, le régulateur s'est félicité de la "progression marquée" des déploiements en RIP avec 235 000 locaux devenus éligibles, avec cependant un taux de mutualisation de 38% seulement alors qu'il est de près de 90% dans les zones d'initiative privée.
De leur côté, les opérateurs annoncent des progressions régulières du nombre de clients passés à la fibre optique et l'offre fibre s'est structurée autour de propositions autour de 40 € par mois (pour une fibre sans restrictions de débit), avec des variations en-dessous et au-dessus de ce tarif en fonction des options associées, et généralement accompagnées d’une ristourne sur le tarif durant les premiers mois.