Un nouvel outil, aussi délicat que potentiellement irritant, vient de naître dans la bataille pour contrôler le temps d'écran. Firewalla, la société spécialisée en sécurité réseau, a présenté « Disturb », une nouvelle fonctionnalité dans son application dédiée au contrôle parental.

Le but n'est plus d'instaurer un arrêt soudain des applications, mais de détériorer intentionnellement la connexion afin de rendre l'expérience insatisfaisante et inciter les enfants à abandonner leur téléphone par eux-mêmes. Une approche qui frôle la manipulation psychologique.

Comment cette simulation d'une connexion médiocre est-elle mise en œuvre ?

La notion de « Disturb » est claire : plutôt qu'une barrière numérique, l'instrument génère un « marécage numérique ». Les parents sont en mesure de sélectionner des applications spécifiques telles que TikTok, Snapchat ou Roblox.

Une fois cette fonctionnalité activée, l'application ciblée commence à rencontrer des lenteurs, des temps de chargement prolongés et des mises en mémoire tampon fréquentes.

L'enfant a le sentiment que le Wi-Fi est instable, ce qui rend le « doomscrolling » beaucoup moins séduisant. Cet outil offre même une option de personnalisation, autorisant les parents à sélectionner un niveau de perturbation qui varie de « léger » à « extrêmement gênant ».

Firewalla mode disturb

S'agit-il d'une option plus saine que le blocage total ?

Firewalla se positionne comme une alternative moins radicale que les limitations de temps ou les interdictions totales. Le but est de promouvoir l'autorégulation au lieu d'établir une prohibition.

En créant une expérience désagréable, « Disturb » cherche à pousser l'enfant à choisir lui-même de tourner la page. Il s'agit d'une tentative de passer du modèle punitif à une stratégie d'influence, un type de « nudge » numérique pour modeler les comportements en ligne sans provoquer de confrontation directe.

Quels sont les dangers associés à une telle méthode ?

Cette approche ne manque pas de susciter des questions. Si l'objectif est d'éviter les conflits, le fait de contrôler l'espace numérique de l'enfant pourrait être considéré comme une forme de tromperie.

firewalla

Des spécialistes expriment leurs inquiétudes concernant les potentiels impacts psychologiques : l'irritation causée par une connexion instable pourrait provoquer de la colère ou de l'inquiétude, et l'enfant ne parviendrait pas à identifier la cause réelle du problème.

La « mesquinerie pédagogique » pourrait avoir des répercussions négatives pour les parents si l'enfant démasque la supercherie, compromettant ainsi la confiance, un fondement crucial de l'éducation. Il est donc délicat de trouver un équilibre entre la rigueur et l'honnêteté.

Foire Aux Questions (FAQ)

Cette fonctionnalité est-elle compatible avec quels appareils ?

L'application Firewalla (versions 1.66 et ultérieures) inclut la fonction « Disturb », qui gère les dispositifs matériels de la marque tels que Gold, Purple, etc. Ainsi, elle opère sur tous les dispositifs reliés au réseau domestique sécurisé par un appareil Firewalla.

Est-ce que « Disturb » est compatible avec toutes les applications ?

Dès son introduction, l'outil vise particulièrement les applications qui rencontrent le plus de succès auprès des jeunes, telles que Netflix, Roblox, TikTok et YouTube. Firewalla a déclaré qu'il élargira progressivement la liste des applications supportées en fonction des retours d'expérience de ses utilisateurs.

Cette approche est-elle véritablement efficace ?

Étant donné que la fonctionnalité est encore en phase de test (Accès Anticipé), son efficacité sur le long terme reste à démontrer. Elle reposera fortement sur le caractère de l'enfant et la façon dont les parents l'incorporent dans leur approche éducative générale. Il se pourrait que certains enfants éprouvent simplement de la frustration, alors que d'autres pourraient réellement être encouragés à se déconnecter.