Un signal d'une puissance phénoménale, aussi bref qu'énigmatique, est arrivé jusqu'à nous. Des astronomes ont réussi l'exploit de localiser la source de FRB 20250316A, le sursaut radio rapide (FRB) non répétitif le plus lumineux jamais observé. Un flash qui n'a duré qu'un millième de seconde.

Une précision à des millions d'années-lumière

Localiser un événement aussi fugace relève de la prouesse technique. Pour épingler l'origine de ce signal, une équipe internationale d'astronomes a utilisé les télescopes du projet CHIME (Canadian Hydrogen Intensity Mapping Experiment) qui s'étendent sur des milliers de kilomètres en Amérique du Nord.

Cette configuration a permis d'atteindre une résolution spatiale remarquable, réduisant la zone de recherche à une région de 45 années-lumière de large, en périphérie d'une galaxie située à 130 millions d'années-lumière.

« Pour atteindre ce niveau de précision, il est nécessaire de combiner les signaux de radiotélescopes situés à des milliers de kilomètres les uns des autres. Pour ce faire, nous devons mesurer le temps d'arrivée des FRB avec une précision d'un milliardième de seconde », explique Nina Gusinskaia de l'institut néerlandais de radioastronomie.

Un flash unique qui bouscule les théories

Malgré son intensité record, FRB 20250316A est un événement ponctuel. Les télescopes ont surveillé sa position pendant des centaines d'heures sur plus de six ans sans jamais détecter la moindre récidive. Cette observation contredit l'idée selon laquelle tous les sursauts radio rapides finissent par se répéter.

Des télescopes néerlandais ont confirmé cette singularité. « Notre équipe a lancé une campagne d'observation un jour après l'annonce du sursaut, ce qui nous a permis d'exclure toute réplique », précise Omar Ould-Boukattine.

Ce résultat change la donne pour les chercheurs qui tentent de comprendre les mécanismes derrière ces phénomènes.

Le début d'une nouvelle ère pour l'étude des FRB

Cette localisation marque un tournant dans l'étude des mystères en astrophysique et pour des outils permettant de sonder l'Univers. Les scientifiques passent d'une simple détection passive à une identification active de la source.

« Au lieu de nous contenter de détecter ces flashs mystérieux, nous pouvons désormais voir exactement d'où ils viennent. Nous pouvons maintenant commencer à découvrir s'ils sont causés par des étoiles mourantes, des objets magnétiques exotiques, ou quelque chose auquel nous n'avons pas encore pensé », commente Amanda Cook de l'université McGill à Montréal.