On ne peut pas dire que l'offre de Free Mobile concernant l'accueil des opérateurs virtuels sur son réseau ait été reçue avec autant d'enthousiasme que son offre mobile grand public début janvier. Le nouvel entrant a publié hier les conditions d'accès et les tarifs proposés pour accueillir les MVNO simples et dégroupés.

Pour Alternative Mobile, association regroupant plusieurs opérateurs virtuels, dont Virgin Mobile, NRJ Mobile ou Prixtel, les tarifs d'accès au réseau 3G de Free Mobile sont aberrants et constituent même "un véritable camouflet pour l'Arcep" en ne donnant aucune chance aux opérateurs virtuels de concurrencer décemment les propres offres de l'opérateur.

Rien que l'abonnement mensuel à 2 € HT / mois par SIM demandé par Free Mobile, avant même de compter les communications mobiles, ne donne aucune possibilité de proposer une offre se rapprochant de celle à 2 € TTC / mois de l'opérateur, qui inclut 1 heure d'appels et 60 SMS.

Il faut compter aussi des frais de mise en service de 2 millions d'euros pour les Full MVNO, tout ça pour un réseau mobile 3G qui ne couvre pour le moment guère plus de 30% de la population et ne donne accès, comme nous l'indiquions hier, à aucun des autres atouts actuels et futurs de Free Mobile ( itinérance, femtocell, 4G... ). Point que l'Arcep n'a pas pris en compte pour forcer Free Mobile à proposer des conditions tarifaires adaptées.


L'Arcep n'aurait encore rien vu venir
Free Mobile lancement Alternative Mobile parle aussi de camouflet pour l'Autorité car Free Mobile avait largement répondu positivement aux engagements d'accueil des MVNO, ce qui offrait un bonus lors des enchères pour les fréquences 3G.

Autrement dit, l'Arcep aurait été bernée par Free Mobile en se fiant à ses promesses. Après l'insinuation selon laquelle elle a déjà été dupée lors de la vérification de la couverture du réseau mobile de Free, ce qui la conduit à mener un nouveau contrôle, cela commence à faire beaucoup, d'autant plus que son président ne cachait sa satisfaction de voir Free Mobile bousculer le marché mobile français. Et une bousculade qui pourrait avoir de lourdes conséquences à plus long terme.

On a vu que cela fonctionnait avec les opérateurs historiques et que cela conduirait sans doute à d'importantes transformations sur le marché des MVNO. De là à le détruire complètement, Alternative Mobile compte bien ne pas laisser la situation en l'état et veut interpeller l' Arcep ainsi que l'Autorité de la Concurrence pour rappeler à Free Mobile que s'il est entré sur le marché mobile français, c'est aussi parce qu'il avait fait certaines promesses facilitant son arrivée.