La dernière panne du réseau de Free Mobile le 20 mars dernier a de nouveau activé les tensions entre le nouvel entrant et son partenaire Orange qui assure une itinérance 3G. Les déboires, qui semblent toucher des équipements de signalisation des appareils mobiles, touchent d'abord les abonnés Free Mobile mais peuvent avoir ponctuellement des répercussions sur le réseau Orange.

Si Orange continue de soutenir Free Mobile (qui va lui rapporter plus d'un milliard d'euros par cet accord d'itinérance ), l'opérateur avait fait savoir qu'il y avait un point sur lequel il ne transigerait pas, c'est celui du maintien de la qualité de service sur son propre réseau.

A partir du moment où Free fait transiter l'essentiel de son trafic sur le réseau Orange et que cela se finit par se ressentir, Orange se réserve le droit de suspendre temporairement l'accord pour forcer Free à prendre des mesures.


Des sanctions possibles mais pas de risque de rupture de contrat

Free Mobile lancement La menace avait déjà été formulée en février à l'occasion du premier incident sérieux, avant qu'Orange (puisque Free reste muet sur ce sujet comme sur d'autres) ne calme le jeu en affirmant que la situation était sous contrôle.

Avec la panne du 20 mars (et qui avait été précédée de plusieurs autres incidents dans le mois), cette exigence revient sur le devant de la scène et Orange menace de nouveau d'interrompre l'accès à son réseau.

Une réunion des équipes techniques de Free Mobile et d'Orange doit être menée mardi matin qui devrait permettre de faire un nouveau point sur la situation, même si Orange s'est souvent plaint du manque de communication de Free Mobile dans les moments difficiles. Une fois encore, il n'est pas question de rupture de contrat mais d'interruption de service, qui pourrait aller de un à trois jours, selon un porte-parole d'Orange.

Entre les menaces à peine voilées de l'Arcep prêtes à sanctionner Free Mobile s'il s'avérait que les investissements pour construire son réseau sont insuffisants pour atteindre les objectifs de couverture prévus ou si la qualité de service était mise en cause dans la prochaine enquête, et les premières défections de clients déçus, le nouvel entrant se frotte maintenant aux réalités économiques après un effet d'annonce hors du commun lui ayant sans doute permis de capter autour de 3% du marché mobile français en moins de trois mois.

Source : Le Point