L'ambiance est électrique dans le paysage audiovisuel français. France Télévisions et TF1 expriment conjointement leurs " plus vives inquiétudes " suite au lancement de la nouvelle application Free TV par Free.

Annoncée la semaine dernière, l'offre regroupe plus de 170 chaînes et des services de replay, accessibles aux abonnés comme aux non-abonnés Free. Pour les deux groupes audiovisuels, elle a été lancée " sans aucune concertation préalable avec les éditeurs concernés ".

Les griefs des diffuseurs à l'encontre de Free

Le cœur du litige réside dans l'absence totale de discussion. Les deux groupes dénoncent une " méthode brutale et unilatérale " qui, selon eux, " témoigne d'un mépris des droits des ayants droit créateurs et acteurs du secteur audiovisuel et leurs partenaires commerciaux ".

TF1 et France Télévisions estiment ainsi que Free s'approprie leurs services, sans avoir négocié les conditions de monétisation et de valorisation. Une pratique qui est perçue comme une attaque directe contre leur modèle économique.

Un coup porté au financement de la création ?

L'intégration des services dans des applications tierces est un sujet stratégique. France Télévisions et TF1 soulignent qu'ils investissent massivement dans leurs applications France.tv et TF1+, pour assurer l'expérience utilisateur, l'éditorialisation et, surtout, la maîtrise publicitaire.

Ces revenus sont essentiels pour " permettre le financement des contenus ". L'initiative de Free, en court-circuitant ces plateformes, " remet en cause la stratégie de développement et les ressources disponibles des éditeurs pour financer la création ".

Un appel à l'Arcom pour arbitrer

Face à ce qu'ils qualifient de " déstabilisation volontaire de tout un écosystème ", France Télévisions et TF1 appellent " les pouvoirs publics et l'Arcom à examiner avec la plus grande attention cette initiative ".

Le régulateur de l'audiovisuel est désormais sollicité pour arbitrer ce qui ressemble à une nouvelle bataille entre opérateurs télécoms et éditeurs de contenus.

Sans nul doute, Free devait s'attendre à une telle réaction épidermique et pourrait tenter de tirer parti de la situation polémique à son avantage.