General Atomics a présenté un nouveau drone autonome, dernière addition à sa famille de drones de combat collaboratifs. Spécialisé dans les opérations air-sol, cet appareil modulaire est conçu pour la suppression des défenses ennemies et les frappes de précision, avec des livraisons prévues dès 2027 pour les clients internationaux.

Le constructeur aérospatial californien General Atomics Aeronautical Systems (GA-ASI) a profité de la conférence International Fighter à Rome pour lever le voile sur sa dernière création : le Gambit 6.

Ce nouvel appareil vient enrichir une famille de drones de combat collaboratifs (CCA), aussi appelés "loyal wingmen", en se concentrant sur une capacité cruciale : les opérations air-sol.

Une spécialisation attendue : la frappe au sol

Le Gambit 6 est explicitement conçu pour des missions de suppression des défenses aériennes ennemies (SEAD) et des frappes de précision en profondeur.

Sa conception intègre une soute à armement interne, une caractéristique qui réduit sa signature radar et lui permet d'opérer plus discrètement dans des environnements contestés. Cette plateforme polyvalente est donc optimisée pour des scénarios de haute intensité où la furtivité est un avantage décisif.

L'appareil peut emporter des munitions guidées de précision, lui conférant une capacité d'attaque chirurgicale contre des cibles terrestres ou navales. GA-ASI répond ainsi à une demande croissante des forces aériennes occidentales qui cherchent à augmenter leur masse de combat sans exposer davantage de pilotes.

L'atout maître : une conception modulaire et évolutive

Comme ses prédécesseurs, le Gambit 6 repose sur une architecture partagée, le "Gambit Core". Ce noyau commun, qui représente environ 70 % du coût de l'aéronef, inclut des systèmes essentiels comme le train d'atterrissage, l'avionique de base et le châssis.

Cette approche permet non seulement de réduire drastiquement les coûts de production, mais aussi d'accélérer le développement de variantes spécialisées. La famille Gambit illustre parfaitement cette flexibilité : le Gambit 1 est dédié à la reconnaissance longue endurance, le 2 au combat air-air, le 4 à la reconnaissance furtive et le 5 aux opérations depuis un porte-avions.

L'arrivée du Gambit 6 complète ce spectre en ajoutant une brique offensive air-sol, transformant la gamme en une solution complète et adaptable pour différents types de missions. Cette standardisation facilite l'intégration de nouveaux moteurs ou de capteurs spécifiques sans revoir l'ensemble de ces drones.

Vers une nouvelle ère du combat aérien collaboratif ?

Le Gambit 6 n'est pas pensé pour opérer seul. Il s'inscrit pleinement dans la vision du combat aérien collaboratif, où des essaims de drones autonomes agissent de concert avec des chasseurs pilotés de 5e et 6e génération, comme le F-35 ou les futurs appareils du programme NGAD (Next-Generation Air Dominance).

Selon les dirigeants de General Atomics, nous assisterons d'ici cinq ans à de véritables équipes homme-machine. À l'horizon 2035, l'autonomie distribuée devrait permettre à des formations complètes de drones de mener coopérativement des missions variées, allant du brouillage à la frappe.

En réduisant le risque pour les pilotes, ces aéronefs se chargeront des tâches les plus dangereuses, tout en fournissant des données tactiques en temps réel pour accélérer la prise de décision.

Avec des premières livraisons internationales prévues pour 2027 et des versions adaptées aux besoins européens pour 2029, le Gambit 6 entre sur un marché en pleine expansion.

General Atomics se positionne ainsi face à des concurrents de taille comme le MQ-28 Ghost Bat de Boeing ou le YFQ-44A d'Anduril, laissant présager une intensification de l'innovation dans le domaine des ailier autonomes pour les années à venir.