On s'attendait à une arrivée en fanfare, à une célébration. GeoGuessr, ce jeu qui vous lâche au milieu de nulle part sur Google Street View et vous met au défi de deviner où vous êtes, c'est un peu une institution pour beaucoup de joueurs. Des heures passées à scruter le moindre détail, un panneau, une plaque d'immatriculation, la végétation... pour enfin placer son marqueur sur la carte du monde. Alors, quand on a appris son arrivée sur Steam, la plateforme reine du jeu PC, on s'est dit : "Chouette !". Sauf que voilà, le rêve a viré au vinaigre, et le jeu se noie sous une avalanche d'évaluations catastrophiques. Un vrai plantage en règle.
Un modèle économique qui ne passe pas (du tout) sur Steam
Le principal caillou dans la chaussure de cette version Steam de GeoGuessr, c'est son modèle économique. Sur navigateur, le jeu propose une version gratuite limitée et un abonnement payant pour un accès complet. Un système somme toute classique. Mais pour sa sortie sur Steam, les développeurs ont opté pour une approche qui a fait bondir la communauté. Non seulement le jeu est vendu (autour de 2 euros, ce qui n'est pas la mer à boire en soi), mais il impose en plus un abonnement mensuel ou annuel pour pouvoir y jouer pleinement après une très courte période d'essai. Payer pour acheter le jeu, puis repayer un abonnement pour en profiter ? Pour les habitués de Steam, où le modèle "acheter une fois, jouer autant que voulu" est la norme pour la plupart des jeux payants (hors jeux à service avec microtransactions cosmétiques ou extensions), la pilule est très mal passée. Beaucoup de joueurs se sentent pris pour des vaches à lait, et ils le font savoir bruyamment dans les commentaires.
D'autant que le mode le plus joué du titre est le mode Solo Duels en classé, permettant de s'affronter avec des milliers d'autres joueurs... Pour en profiter avec le titre sur Steam, il faut acheter le jeu, un Steam Pass, un abonnement Elite Annuel ou illimité annuel, soit environ 30€ à l'année et si vous aviez déjà un pass payant sur la version web, il n'est pas transférable, et ça vaut aussi dans l'autre sens puisque de toute façon les abonnements ne correspondent pas aux mêmes accès et fonctionnalités... C'est d'ailleurs l'autre grain de sable dans une machine qu'on pensait pourtant bien huilée...
Des fonctionnalités manquantes et une expérience dégradée
Au-delà du modèle économique jugé abusif, d'autres griefs viennent noircir le tableau. La version Steam de GeoGuessr semble être un simple portage, voire une version web encapsulée, sans réelles optimisations pour la plateforme PC. Des joueurs rapportent des problèmes de performances, une interface pas toujours adaptée, et surtout, l'absence de fonctionnalités spécifiques à Steam comme les Succès ou une meilleure intégration sociale. On a un peu l'impression d'un service minimum, alors que l'arrivée sur une nouvelle plateforme aurait pu être l'occasion d'enrichir l'expérience. Certains pointent aussi du doigt le fait que l'abonnement sur Steam serait plus cher ou moins avantageux que celui proposé directement sur le site officiel du jeu. Bref, le compte n'y est pas pour beaucoup de fans de la première heure ou de nouveaux venus curieux.
Un "review bombing" massif : l'un des pires lancements sur Steam ?
La conséquence de tous ces mécontentements ? Un "review bombing" d'une rare violence. En quelques jours à peine, GeoGuessr s'est retrouvé avec une note globale "extrêmement négative" sur Steam, un triste label réservé aux jeux les plus détestés par la communauté. On parle de milliers d'avis négatifs, certains constructifs, d'autres beaucoup plus virulents, mais tous pointant du doigt les mêmes problèmes. Certains joueurs n'hésitent pas à qualifier ce lancement d'un des "pires de la plateforme" ou d'"accident industriel". Pour un jeu aussi sympathique et original à la base, c'est un sacré gâchis. Espérons que les développeurs entendront la colère des joueurs et reverront leur copie en profondeur, car pour l'instant, l'aventure GeoGuessr sur Steam ressemble plus à une sortie de route qu'à un voyage passionnant.