Nombre d'exoplanètes découvertes à petite distance de la Terre sont que des boules de gaz tournoyant autour de leur étoile mais la planète GJ 1332b avait retenu l'attention des scientifiques par sa nature rocheuse et sa distance de "seulement" 39 années-lumière de notre planète.

Avec des températures de surface pouvant atteindre 300 degrés, elle n'est vraisemblablement pas propice à l'émergence de formes de vie, mais sa capacité à retenir une atmosphère a conduit les chercheurs à pousser plus loin leur étude de la planète.

GJ 1132b

D'après les données recueillies, un modèle prédictif a été établi qui part du principe que GJ 1332b a sans doute connu dans son passé lointain une atmosphère riche en eau, sous forme de vapeur.

Toutefois, la grande proximité avec son étoile (2 millions de kilomètres environ, pour comparaison, la Terre est située à plus de 149 millions de kilomètres du Soleil) et le bombardement intense de rayons UV ont dissocié les molécules d'eau pour donner de l'hydrogène, qui s'est rapidement évadé dans l'espace, et de l'oxygène, plus lourd, qui est resté plus longtemps piégé.

"Sur des planètes plus froides, la présence d'oxygène pourrait être un indice pour chercher une vie extraterrestre ou une Terre jumelle. Mais sur une planète chaude comme GJ 1132b, c'est un signal exactement opposé : une planète qui a été grillée et stérilisée", indique l'astronome Laura Schaefer.

Selon les modèles établis, une faible partie (10%) de cet oxygène a été captée par la surface chaude et ramollie de la planète tandis que 90% s'est évanoui dans l'espace. Il se pourrait cependant que des traces d'oxygène restent présentes sous forme d'atmosphère ténue.

Si c'est bien le cas, et les télescopes Magellan et James Webb tenteront d'apporter une réponse dans les prochaines années, GJ 1332b serait alors la première exoplanète rocheuse sur laquelle de l'oxygène est détecté.

Le modèle prédictif pourrait alors s'appliquer à d'autres exoplanètes, ce qui pourrait conduire les chercheurs à s'intéresser de plus près à de récentes découvertes comme le système TRAPPIST-1 qui, avec ses planètes plus éloignées de leur soleil et positionnées dans la zone d'habitabilité, ont plus de chances de retenir leur atmosphère durablement et d'abriter potentiellement de la vie.