Filiale d'Alphabet, Google fait l'objet d'accusations d'abus de position dominante par la Commission européenne. Elles portent sur son comparateur de prix qui serait systématiquement favorisé dans les pages de résultats de son moteur, son système d'exploitation mobile et les applications Android.
À cela vient s'ajouter désormais une accusation d'abus de position dominante dans la publicité en ligne. " L'entreprise a abusé de sa position dominante en limitant artificiellement la possibilité, pour les sites Web tiers, d'afficher les publicités contextuelles émanant de concurrents de Google ", écrit la Commission dans un communiqué.
Ce qui est qualifié d'avis préliminaire était pressenti et avait fait l'objet d'une information de Bloomberg le mois dernier. Toutefois, ce n'est pas le programme Google AdWords qui est pointé du doigt mais AdSense, et donc pas les annonces ciblées qui sont diffusées sur les pages de résultats de recherche du moteur Google lui-même.
Avec AdSense, " les annonces textuelles et graphiques sont choisies en fonction du contenu et des visiteurs de votre site Web. Ce sont les annonceurs qui créent et payent les annonces, dans le but de promouvoir leurs produits ", peut-on lire dans l'aide sur le fonctionnement d'AdSense qui permet de diffuser des annonces Google AdWords sur un site.
Bruxelles estime que les contrats AdSense de Google imposent des conditions qui violent la législation européenne en matière de pratiques anticoncurrentielles comme par exemple un contrat d'exclusivité faisant que les partenaires tiers " ne peuvent afficher de publicités contextuelles émanant de concurrents de Google ". Un autre grief est une obligation pour les tiers de placer un nombre minimum de publicités contextuelles de Google.
Google a désormais 10 semaines pour répondre aux nouvelles accusations de la Commission européenne. Le groupe réitère que ses " innovations et améliorations de produits ont offert plus de choix pour les consommateurs européens et ont stimulé la concurrence ". Commissaire européenne en charge de la politique sur la concurrence, Margrethe Vestager déclare de son côté : " Google a élaboré de nombreux produits innovants qui ont changé le cours de nos vies. Cela ne lui donne pas pour autant le droit de priver les autres entreprises de la possibilité de le concurrencer et d’innover. "
L'Europe attaque donc Google avec trois enquêtes distinctes et menées en parallèle pour abus de position dominante. Pour chaque cas, la filiale d'Alphabet risque une amende d'un montant de jusqu'à 10 % de son chiffre d'affaires annuel.
Des conciliations demeurent cependant possibles et Bruxelles précise : " L'envoi d'une (nouvelle) communication des griefs ne préjuge pas de l'issue de l'enquête, la Commission ne prenant une décision finale qu'après que les parties ont exercé leur droit de la défense. "