À l'issue du procès antitrust visant les pratiques de Google en matière de recherche en ligne et l'opposant aux États-Unis, un juge de Washington est arrivé cet été à la conclusion que " Google est un monopole et a agi comme tel pour maintenir son monopole. "

Pour y remédier et en guise de sanction, le département de la Justice américain demande une série de mesures, dont la cession du navigateur Chrome afin d'empêcher Google de contrôler ce qui est considéré comme un point d'accès majeur à la recherche. Google Chrome est le navigateur le plus utilisé au monde.

" Cela permettra aux moteurs de recherche concurrents d'accéder au navigateur qui, pour de nombreux utilisateurs, est une passerelle vers l'internet ", peut-on lire dans un document de justice (PDF). Qui plus est, Google ne pourra pas revenir sur le marché des navigateurs avant cinq ans à la suite de la cession de Chrome.

Google Android

Cela chauffe aussi pour Android

En plus de la cession de Chrome qui serait un événement marquant, le ministère de la Justice des États-Unis laisse la porte ouverte pour une option similaire concernant le système d'exploitation mobile Android, également dans le but d'empêcher Google d'utiliser Android pour exclure des fournisseurs de recherche concurrents.

Pour Android, une alternative évoquée à la cession serait l'application de mesures dites comportementales visant à limiter " la capacité de Google à utiliser son contrôle de l'écosystème Android pour favoriser ses services de recherche. "

La solution alternative serait privilégiée et placée sous surveillance. À défaut d'efficacité, l'option de la cession d'Android reviendrait à la charge. À souligner que les cessions envisagées posent inévitablement des questions sur le devenir de la contribution de Google au socle open source de Chrome et d'Android.

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Google s'offusque

Dans une réaction, Google dénonce un interventionniste radical à la lecture de la proposition qualifiée de stupéfiante du département de la Justice des États-Unis. Le groupe souligne un préjudice aux consommateurs et au " leadership technologique mondial des États-Unis. "

" Cette proposition extrême mettrait en danger la sécurité et la confidentialité de millions d'Américains et porterait atteinte à la qualité des produits que les gens aiment, en forçant la vente de Chrome et potentiellement d'Android. "

Une audition spéciale est prévue en avril prochain et la peine prononcée à l'encontre de Google pourrait être connue en août 2025. Reste que Google fera sans nul doute appel et l'affaire pourrait traîner pendant encore des années.