Dans huit pays de l'Union européenne*, Google a mené une expérience qui a consisté à supprimer des résultats de son moteur de recherche les articles de journaux européens. Pour les pays concernés, ce retrait a touché 1 % des utilisateurs de Google Search.
L'objectif principal était de mesurer la valeur des contenus de presse pour Google, en particulier en matière de revenus publicitaires pour le groupe.
À l'issue d'une expérience du 14 novembre 2024 au 31 janvier 2025, Google retient que la suppression des contenus de presse dans les résultats de recherche a eu un impact minime sur son activité. Aucune variation significative n'a été constatée dans les revenus publicitaires liés à la recherche.
Une baisse d'utilisation de Google à la marge
Selon Google, la suppression a entraîné une baisse de moins de 1 % (0,8 %) de l'utilisation de Google Search. Cette légère baisse provenait de requêtes qui généraient peu ou pas de revenus. Google ajoute que les revenus publicitaires combinés sur l'ensemble de ses plateformes sont restés stables.
« Trouver un fleuriste, consulter la météo ou réserver un vol, les utilisateurs consultent Google pour de nombreuses raisons. Cette étude montre que les utilisateurs continuent de consulter Google pour ces nombreuses autres tâches, même lorsque Google est moins utile pour l'actualité. »
La valeur du contenu de presse européen serait ainsi négligeable pour le modèle économique de Google. « Nous continuerons de collaborer avec les éditeurs pour les aider à atteindre leur public dans un monde où les technologies évoluent rapidement », assure toutefois Google.
Un contrepoids pour Google
L'expérience de Google est présentée comme une réponse à une surestimation jugée considérable de la valeur du contenu de presse. Le groupe pointe du doigt l'inexactitude de rapports lors des négociations pour se conformer à la directive européenne sur les droits voisins des éditeurs de presse.
Pour la question des montants des paiements versés via des programmes de licence, des critères sont la fréquence d'affichage d'un site web d'actualités par les services de Google et les revenus publicitaires générés sur les pages proposant des aperçus de contenus d'actualité.
Initialement, l'expérience de la suppression temporaire des contenus de presse devait aussi être menée en France. Le Syndicat des Éditeurs de la Presse Magazine (SEPM) avait obtenu sa suspension.
* Belgique, Croatie, Danemark, Espagne, Grèce, Italie, Pays-Bas et Pologne.