Dans le cadre d'un accord avec Microsoft annoncé le mois dernier, une unité nucléaire de la centrale de Three Mile Island (Unité 1 ou TMI-1) devrait être remise en service d'ici 2028 pour fournir en électricité des centres de données du groupe.
L'annonce avait retenu l'attention parce que la centrale nucléaire de Three Mile Island en Pennsylvanie est tristement célèbre pour un accident qui a eu lieu en 1979. Il avait entraîné la fonte d'une partie du cœur du réacteur n° 2 (Unité 2 ou TMI-2) et le relâchement d'une faible quantité de radioactivité.
Non touchée par l'accident dans une installation entièrement indépendante, l'Unité 1 avait été relancée en 1985, avant d'être arrêtée en 2019 pour des raisons économiques. Elle avait alors une capacité de production de 837 mégawatts. " L'accord constitue une étape majeure dans les efforts de Microsoft pour aider à décarboner le réseau, conformément à notre objectif de bilan carbone négatif ", a déclaré Microsoft.
Google se tourne aussi vers le nucléaire
Aujourd'hui, c'est Google qui adoube le nucléaire pour ses data centers, en annonçant un accord avec la start-up américaine Kairos Power. Il repose sur l'achat d'énergie nucléaire provenant cette fois-ci de plusieurs petits réacteurs modulaires (SMR ; Small Modular Reactor) de nouvelle génération.
Au nombre de sept, ces petits réacteurs modulaires n'existent pas encore aux États-Unis. Un premier devrait être mis en service d'ici 2030, et les déploiements des réacteurs supplémentaires devraient se poursuivre jusqu'en 2035. Ils permettront de fournir jusqu'à 500 mégawatts en continu.
Google explique que la technologie de Kairos Power permet une conception de réacteur nucléaire plus simple et plus abordable… ce qui reste néanmoins à prouver. Elle s'appuie sur un système à sécurité passive et permet à un réacteur de fonctionner à basse pression. Les réacteurs sont refroidis par des sels fondus.
Une IA énergivore
" Le réseau a besoin de nouvelles sources d'électricité pour soutenir les technologies d'IA. […] Cet accord contribue à accélérer une nouvelle technologie pour répondre aux besoins énergétiques de manière propre et fiable, et à libérer tout le potentiel de l'IA pour tout le monde ", écrit Google.
Dans son dernier rapport environnemental, Google a identifié une hausse des émissions de gaz à effet de serre imputée à l'augmentation de la consommation d'énergie de ses data centers, en plus des émissions de la chaîne d'approvisionnement.
" La hausse de nos émissions totales de gaz à effet de serre souligne le défi que représente la réduction des émissions, alors que l'intensité de calcul augmente et que nous augmentons nos investissements dans l'infrastructure technique pour soutenir la transition vers l'IA. "