Le portail alternatif pour applications Android Aptoide, fondé en 2009 au Portugal, a déposé un recours auprès de la Commission européenne contre Google, éditeur de la plate-forme Android et gestionnaire du portail officiel Google Play, pour abus de position dominante et pratiques anticoncurrentielles.
Aptoide reproche à Google d'avoir mis en place des mesures pour décourager les utilisateurs de se tourner vers des portails alternatifs. Revendiquant la présence dans son catalogue de plus de 200 000 applications et fonctionnant selon un mode qui permet aux utilisateurs de créer leur propre sélection d'applications sous forme de magasins d'applications, Aptoide estime que Google utilise différentes méthodes pour affaiblir les portails alternatifs.
Selon TechCrunch, qui a discuté avec son CEO Paulo Trezentos, cela passe par l'absence des applications des portails alternatifs sur le Play Store, qui doivent donc être téléchargées depuis le site Web des portails alternatifs, ce qui ne permet pas leur visibilité.
Par ailleurs, Google rendrait plus difficile la possibilité d'installer des applications tierces sur les appareils mobiles. Il y a là des raisons de sécurité mais le fait est que seuls 20% des panels d'utilisateurs sous Android 4.0 savent trouver les réglages permettant leur installation...contre 80% sous Android 2.1, affirme Aptoide.
Enfin, Aptoide observe que le navigateur Chrome géré par Google a régulièrement bloqué l'accès à son portail en affirmant que ce dernier était potentiellement truffé de malwares. Tous les efforts du portail alternatif pour montrer qu'il propose un offre saine sont restés sans réponse ces quatre dernières semaines.
Et Google forcerait l'intégration de son portail Play Store dans ses accords de fourniture de services de recherche aux opérateurs, ce qui reviendrait à associer sa recherche et son portail dans un même accord.
Malin, le portail alternatif note que l'absence de Google Play en Chine n'empêche pas l'existence de centaines d'autres portails animant le marché. Et avec plus de 70% de présence d'Android dans les smartphones en Europe, la question de l'abus de position dominante peut être posée.
TechCrunch rappelle d'ailleurs que les griefs d'Aptoide se rapprochent de ceux du consortium FairSearch (dans lequel on retrouve Microsoft et Nokia) qui accusait Google de verrouiller le marché et d'imposer ses services mobiles grâce à Android, véritable cheval de Troie pour détruire sans le dire la concurrence.
Et puisque Google fait l'objet d'investigations pour abus de position dominante dans d'autres domaines en Europe, la requêt d'Aptoide pourrait trouver une oreille attentive...