Face aux exigences croissantes de l'intelligence artificielle générative, Google déploie une nouvelle stratégie et introduit Private AI Compute (PAC), une plateforme conçue pour concilier la puissance de calcul du cloud et la confidentialité des données utilisateur.
C'est un défi majeur à l'heure où les modèles comme Gemini Nano, exécutés localement sur les appareils, montrent leurs limites pour les tâches les plus complexes.
Comment Google compte-t-il sécuriser les données dans le cloud ?
La promesse de Private AI Compute repose sur une architecture de confiance. Google décrit PAC comme un " espace sécurisé et fortifié " pour le traitement des données sensibles, similaire à ce qui est attendu d'un traitement local.
La solution s'appuie sur une pile technologique Google intégrée, utilisant ses propres puces Tensor Processing Units (TPU) et les Titanium Intelligence Enclaves (TIE). Une connexion chiffrée et une attestation à distance lient l'appareil de l'utilisateur à cet environnement cloud.
Google affirme que ces données restent " accessibles uniquement à vous et à personne d'autre, pas même Google ". Une affirmation qui a été auditée par le cabinet indépendant NCC Group.
Pourquoi le traitement local ne suffit-il plus ?
Jusqu'à présent, Google mettait en avant la puissance de ses puces NPU (Neural Processing Units) pour le traitement on-device. Cette approche garantit qu'aucune donnée sensible ne quitte l'appareil. Cependant, le groupe admet que cette méthode n'est pas durable à long terme.
L'évolution de l'IA vers des tâches proactives, et s'appuyant sur des modèles Gemini avancés, exige un raisonnement et une puissance de calcul qui dépassent souvent les capacités d'un smartphone.
PAC est donc le compromis nécessaire pour utiliser les modèles les plus capables du cloud, sans sacrifier la confidentialité.
Quelles applications concrètes pour l'utilisateur ?
La nouvelle infrastructure arrive dans le cadre du Pixel Drop de novembre 2025. Le Pixel 10 sera le premier bénéficiaire. L'assistant Magic Cue, qui analyse le contexte à l'écran, recevra des " suggestions plus pertinentes et opportunes " grâce à la puissance accrue du cloud.
L'application Enregistreur (Recorder) utilisera également PAC pour étendre les résumés de transcription à un plus large éventail de langues.
Google souligne que ce n'est que le début, ouvrant la voie à des usages plus sensibles des modèles cloud. Cette annonce fait directement écho au Private Cloud Compute d'Apple pour une approche hybride.