C'est le 23 avril qu'a été officiellement lancée la table ronde Radiofréquences, santé et environnement qui va tenter de faire le point sur la question de l'existence d'un effet sur la santé des radiofréquences émises par les antennes-relais et les téléphones portables et sur les effets du WiFi et du WiMAX.
Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat à l'Economie numérique, et Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie, doivent organiser les débats entre les différentes acteurs, organismes publics, fabricants de téléphones, opérateurs mobile et associations.
Officiellement, il s'agit de s'entendre sur l'état des connaissances scientifiques et sur les réglementations en vigueur et de mettre en évidence ce qui pourrait être amélioré ( renforcement des normes, information au public, etc. ).
Quelles études prendre en compte ?
D'un côté, opérateurs et fabricants s'appuient sur le consensus de l'OMS et du Ministère de la Santé, de l'autre, les associations mettent en avant les résultats de la compilation d'études du rapport BioInitiative, paru en 2007 et dont les interprétations alarmistes sont tout autant contestées que l'est l'absence de risques prônée par le consensus.
La grande étude Interphone, qui devait faire pencher la balance, voit sa date de publication sans cesse repoussée et les premiers éléments semblent indiquer qu'elle ne pourra vraisemblablement pas donner de direction précise.
Dernier espoir, l'étude retrospective de l' Afsset ( Association Française de Sécurité Sanitaire de l'Environnement et du Travail ), qui doit paraître en septembre, permettra peut-être d'y voir plus clair. Mais déjà les associations s'étonnent qu'aucun expert scientifique ne soit convié à la table ronde et soupçonnent le gouvernement de ne pas vouloir traiter le sujet en profondeur.
Une conciliation des points de vue est-elle possible ?
Les associations soupçonnent Roselyne Bachelot de vouloir tout mettre dans le même sac et d'appliquer des directives communes au nom d'un simple principe de prudence, version édulcorée du principe de précaution et qui engage finalement à peu de chose. Or, elles veulent profiter de l'événement pour obliger le gouvernement à mettre à place des normes plus strictes.
La question du danger potentiel des antennes-relais est pourtant au coeur de l'actualité. Accepter l'existence d'un risque hypothétique, c'est légitimer les nombreuses plaintes demandant un démantèlement des antennes à proximité des habitations. Or, l'affaire de Saint-Cloud montre que la réalité d'un effet néfaste n'est pas si facile à mettre en évidence.
Pour ménager la chèvre et le chou, le gouvernement envisagerait de suspendre les installations de nouvelles antennes-relais jusqu'à la publication du rapport de l'Afsset. Une décision dont la mise en application n'est peut-être pas assurée d'un point de vue législatif et qui ne serait pas sans conséquence sur les obligations de couverture que doivent respecter les opérateurs, et notamment pour Bouygues Telecom, en retard sur sa couverture 3G / HSPA, et qui est en train de mettre les bouchées doubles.